François Fillon et la "maturité judiciaire"

  • Rachida Dati
  • Francois Fillon

Le pouvoir politique Français ne sait pas traiter la "délinquance financière politique" faute de courage. Les dossiers Marchiani et Dray en sont les dernières illustrations flagrantes.

Qui peut sérieusement défendre que la prison soit une peine adaptée au profil des fautes commises par M. Marchiani ?

La prison doit viser à protéger la société de "délinquants". Dès que M. Marchiani connaît des sanctions déjà lourdes sur le plan financier assorties d'interdictions de fonctions, la société est "protégée" à supposer qu'elle ait à l'être en l'espèce.

La prison est donc totalement inadaptée à une sanction applicable en l'espèce et ce dès le premier jour.

Mais, de temps à autre, le "séjour en prison" fait partie du défoulement collectif contre une "élite qui triche" et dont un bouc-émissaire doit alors être sanctionné comme le délinquant pénal "ordinaire".

C'est triste de voir des "responsables politiques" ne pas avoir le courage de défendre une ligne différente avec des sanctions différentes.

La libération accélérée de M. Marchiani nous paraît donc une mesure responsable face aux engagements qui furent les siens.

De même, lâcher le nom de Julien Dray en pâture comme c'est le cas depuis plusieurs jours nous choque alors même que pour des délits pénaux majeurs des précautions sont parfois prises pour protéger l'identité d'inconnus le temps que les preuves soient plus sérieusement constituées.

La "justice" rendue dans la clameur et sous les projecteurs n'a que peu à voir avec les valeurs fondamentales de cette noble et belle Institution.

Sur ces dossiers, les responsables politiques manquent manifestement de courage et n'assument pas une "maturité judiciaire" qui ferait avancer l'opinion publique loin de mauvais clichés.

  • Publié le 24 décembre 2008

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