François Fillon face à un climat de crise de régime
L'ambiance politique baigne dans un climat délétère qui n'annonce rien de bon a fortiori en période de dure crise économique.
La presse hebdomadaire de cette semaine dégage une odeur de réelle crise de régime.
Dans le Nouvel Observateur, Rachida Dati est présentée comme l'experte de l'intrigue permanente, celle qui parle de son collègue Xavier Bertrand comme "Naf Naf", qui ne manque aucune occasion pour tenter la promotion par d'autres voies que la meilleure connaissance des dossiers ...
Puis il est question du couple Kouchner qui est une PME qui ne connaît pas la crise avec des interventions qui, si elles respectent la légalité (?), s'éloignent quand même d'une certaine déontologie. Cette déontologie qui s'efface pareillement devant la frénésie d'achats de Julien Dray qui ne parvient jamais à résister aux "belles montres" (affaire de la semaine précédente).
Cette déontologie qui fait tant défaut à cet ex-Président (Chirac) toujours "locataire" d'un luxueux appartement prêté par de "compréhensifs" amis libanais pendant que son ex-Premier Ministre (Villepin) est entendu sur un mystérieux compte japonais dont cet ex-Président serait titulaire mais il dément ?
Quant au successeur (Sarkozy), qui était supposé faire la rupture avec cette monarchie finissante de l'autre siècle, il pense pas moins qu'installer une dynastie avec son "fils Jean qu'il prépare" tant ses talents seraient "immenses" ...
Sur le plan local, un député UMP pourtant discipliné (J. Remiller : voir vidéo ci-dessous), déchire sa carte UMP car il a été désavoué sur le choix d'un projet mettant en cause la Ville dont il est Maire (Vienne).
Il avait promis la démission mais il commence (et peut-être même finit) avec la carte déchirée pour dénoncer une "trahison", une "manipulation". C'est une réaction instructive car jusqu'alors si le député devait d'abord être le fantassin docile de la majorité gouvernementale ou de l'opposition selon les appartenances, ce dernier s'attendait à être au moins respecté lors de choix locaux a fortiori quand il est maire de la Commune concernée. Maintenant, ce n'est même plus le cas.
Et que dire du "grand oral" de jeudi soir avec des "journalistes" qui s'excusaient presque de devoir poser des questions au "grand homme" qui "affronte la crise du siècle" mais qui ne parvient pas à convaincre 52 % des téléspectateurs selon le sondage publié ce jour.
En période de dure crise économique, cette "image" de la classe dirigeante politique n'est pas supportable durablement. La crise aiguise les tensions et le besoin de morale devient plus impérieux que jamais.