Martine Aubry et le nouvel état de grâce

  • Segolene Royal
  • Martine Aubry

Martine Aubry enregistre les sondages qui se succèdent avec une même constante : la progression de sa cote de popularité.

L'arrivée de Martine Aubry à la tête du PS est intervenue dans une conjoncture faite d'un risque et d'une chance.

Le risque, c'est l'existence d'une crise profonde multiple.

Cette crise teste les leaders politiques Français dans plusieurs domaines :
- leur capacité d'analyse de la situation,
- leur capacité à énoncer des propositions positives, concrètes, réalistes pour sortir de la crise ou du moins en atténuer les impacts immédiats les plus redoutables,
- leur ouverture au changement pour que les leçons de la crise soient tirées.

La chance, c'est que la crise entraîne une incontestable crise des valeurs libérales et un retour en forme de l'Etat ; ce qui entraîne une forme de gauchisation des repères de l'opinion.

Ce contexte exceptionnel ouvre à Martine Aubry des perspectives inespérées il y a encore quelques mois.

Au lendemain des régionales, une nouvelle donne est en train de naître :
- elle a su redéfinir des conditions d'attrait, c'est l'adéquation à répondre aux préoccupations et aux attitudes attendues par l'opinion,
- elle a gagné en crédibilité, c'est la capacité à énoncer des propositions qui ne soient pas en contradiction avec les actions passées,
- elle a gagné en originalité, c'est la "dernière touche" d'un bon positionnement qui devient distinctif. C'est ce qui permet de considérer qu'un leader est seul à posséder certaines qualités ou du moins qu'il les possède à un plus haut degré que les autres.

Le créneau de base de Martine Aubry demeure celui de son ancrage initial : la "gauche technocratique" qui met l'autorité au service d'une justice sociale déclarée.

La réussite actuelle de Martine Aubry est liée à sa capacité à faire vivre, jour après jour, une nouvelle identité publique : la gauche protectrice.

  • Publié le 1 avril 2010

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