Michèle Alliot Marie et la nouvelle crise

  • Michele Alliot Marie
  • Francois Fillon

Michèle Alliot Marie progresse vers Matignon dans le climat actuel qui conduit à une radicalisation avec un électorat de droite qui attend des affirmations d'autorité face à une crise qui a pris de nouvelles dimensions ces derniers jours.

La crise sociale est entrée dans une nouvelle phase marquée par deux électrochocs.

D'une part : les gouttes de moins : la crise change de dimension quand elle affecte la liberté de déplacement. Au même moment, les "preneurs d'otages" rejoignent les cortèges : camions, avions, sncf ... ces protestataires paradoxaux car, si souvent, ils ne sont même pas concernés par la réforme contre laquelle ils protestent car protégés par des statuts spéciaux. En quelques jours, la grève venait de perdre son côté "bon enfant" pour signifier des tracas et des ennuis de plus dans la vie quotidienne immédiate déjà très difficile.

D'autre part, second électrochoc : la récupération jeuniste de la retraite : si la solidarité inter-générationnelle est en crise, la solidarité protestataire est en forme. Mais, là aussi, le conflit change de visage. Ce sont des brutalités gravissimes qui occupent les unes, des violences qui mettent à mal des équipements publics ... La jeunesse a radicalisé la protestation.

Ces deux facteurs ont une conséquence commune : la grève s'éloigne des classes moyennes.

Ces dernières ont toujours incarné des réflexes de bon sens et la grève s'éloigne désormais trop du bon sens.

La hiérarchie au sein de la gauche sera impactée. François Hollande y gagne ses galons de présidentiable et Ségolène Royal y perd sa réputation de "l'ordre juste" car ses déclarations ont été perçues comme l'appel à ce que la jeunesse descende dans la rue.

D'ordinaire, la crise naît de la "goutte de trop" qui fait déborder le vase selon le dicton populaire. Là, elle a changé de nature pour une pénurie d'essence donc des gouttes de moins.

D'ordinaire aussi, le pouvoir est mis en difficulté quand il multiplie les erreurs. Là, il a attendu la faute de l'adversaire et elle ne s'est pas fait attendre avec l'entrée de la jeunesse dans un débat concernant ... les retraites. L'instrumentalisation frappait à la porte. La porte s'est ouverte et la crise a franchi des limites de l'acceptable. Cette erreur de trop pourrait être payée très chèrement par la gauche dans les derniers mois de la présidentielle 2012.

Il va falloir d'abord parler à l'électorat classique de la majorité présidentielle. Michèle Alliot Marie pourrait être la première gagnante de la sortie de crise.

  • Publié le 19 octobre 2010

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