Nicolas Sarkozy cherche à rétablir la confiance

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Le leader de l'UMP a consacré son intervention sur France 2 à tenter de rétablir la confiance en modifiant ses dernières images pour laisser émerger une personnalité plus modérée, apaisée, tolérante.

Avant chaque campagne électorale, les études foisonnent pour déceler les qualités majeures du "bon candidat".

Parmi toutes ces qualités, n'existe-t-il pas une d'entre elles qui est le socle de toutes les autres ?

La récente campagne fédérale canadienne (janvier 2006) nous a fourni un exemple pratique digne d'intérêt. Regardons les faits rencontrés.

En novembre 2005, 64 % des électeurs estimaient que le Parti Libéral gagnerait l'élection alors distante de seulement moins de 90 jours du vote. L'un des concurrents du Premier Ministre sortant, par ailleurs leader du Parti Libéral, a alors entrepris une campagne négative quotidienne.

Cette campagne avait deux axes principaux : tourner la page des "affaires" et tourner la page des "mensonges". Ces deux axes étant constitutifs d'un changement "pour de vrai" qui devrait permettre au Canada de connaître un nouveau départ.

Le travail de sape a commencé. Jour après jour, les mêmes reproches étaient formulés, les mêmes mots, les mêmes critiques graves. 45 jours plus tard, la confiance était ébranlée. Un livre que le "hasard" conduisait à une publication en pleine campagne devait être la "dernière goutte d'eau".

L'opinion publique basculait en quelques jours et inversait toutes les tendances. 15 points de progression d'un côté pour près de 15 points de chute pour un autre camp politique.

Sans confiance, aucune communication n'est possible puisque le message est pollué dés l'origine.

Cette situation montre qu'il importe de toujours analyser attentivement certaines attaques pour bien veiller à ce qu'elles n'érodent pas la confiance.

Comment l'expliquer ?

La raison est simple. De façon très paradoxale, au moment où la société gagne en technicité, le flux d'informations comme la diversité des informations font que désormais la société préfère croire que chercher à comprendre.

Si la confiance n'existe plus ; par définition il n'est plus possible de croire puisque le message émis ne retient plus l'attention du récepteur. La confiance est le vrai coffre fort qui rend tout le reste possible.

Accepter que la confiance puisse être atteinte et a fortiori emportée, c'est accepter qu'un concurrent fasse main basse sur tout le coffre fort.

Nicolas Sarkozy a pour partie entamé son socle de confiance en "faisant peur". Or le Chef d'Etat doit rassurer. Chacun sait que les pouvoirs du Chef d'Etat sont considérables. Par conséquent, l'opinion a le sentiment qu'il faut une personnalité modérée pour exercer de telles prérogatives.

C'est une longue marche que le leader UMP doit engager pour corriger une année 2006 mauvaise parsemée de faits qui ont troublé son image.

  • Publié le 1 décembre 2006

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