Nathalie Kosciusko-Morizet et la pédagogie des réalités

Au moment où l'observatoire des services publics d'eau et d'assainissement publie un nouveau rapport exclusivement axé sur le prix de l'eau, Nathalie Kosciusko-Morizet va devoir faire ses preuves pour exprimer une nouvelle pédagogie des réalités.

La France a longtemps pu compter sur un système de gestion de la ressource en eau jugé comme l'un des plus performants sur le plan international.

Depuis quelques années, notamment sous la pression des écologistes, ce dispositif est entré en crise.

L'un des facteurs de cette crise réside dans la place démesurée accordée à la seule question du prix de l'eau.

Le prix de l'eau augmente modérément mais il augmente. La démagogie ambiante consiste donc à dénoncer cette augmentation mais sans évoquer le fait que :

- la consommation globale baisse alors même que les contraintes légales sont de plus en plus nombreuses et fortes,

- la comparaison des prix municipaux n'a aucun sens économique car la nature est inégale et le prix est le reflet de toute une gamme de critères dont l'historique d'un réseau et ses perspectives de développement,

- ...

Par facilité, peu d'élus ont eu le courage de revenir sur des actuelles déclarations graves pour l'avenir de ce service public de l'eau qu'il soit géré par des délégataires privés ou par des structures publiques.

Quel service pourrait résister dans la durée à la seule perspective d'une course à la baisse des prix déconnectée de toute appréciation sur le contenu même d'un service rendu ?

C'est un test pour voir si Nathalie Kosciusko-Morizet aura le courage politique pour casser un politiquement correct qui est à terme destructeur de la qualité historique d'un service d'intérêt général.

  • Publié le 30 décembre 2010

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