Manuel Valls et l'alchimie d'une campagne

  • Manuel Valls
  • Tim Pawlenty

Les "jeunes pousses" semblent incapables de bénéficier de la moindre fenêtre de tir pour la présidentielle de 2012 à l'exemple de Manuel Valls qui recueille actuellement moins de 5 % au sein même du collège socialiste. Pourquoi ?

Une élection est la plus imprévisible des consultations. Et pourtant, progressivement, une équation s'est dégagée.

Une élection serait :
E = N + P + C + X.

N, c'est la notoriété. L'opinion ne vote pas pour un candidat qu'elle ne connaît pas. La notoriété ne fait pas l'élection mais l'élection est hors d'atteinte d'un inconnu.

P, c'est la popularité. La popularité doit accompagner la notoriété.

En France, la popularité repose sur un positionnement dans l'une des 4 cases suivantes :
le Héros qui se détache du lot,
le Séducteur qui répond à la mode du moment,
le Juste qui incarne le point d'équilibre d'une société,
le Savant qui apporte une réponse technique de confiance aux problèmes posés.

A chaque niveau, un candidat doit se positionner sur l'une de ces cases.

C, c'est la conjoncture qui rythme les modes. L'élection n'est pas un rendez-vous en dehors du temps. Bien au contraire, c'est un rendez-vous avec un calendrier qui vit et qui impose des cycles différents de profils souhaités.

X, c'est les capacités à remplir pour une élection donnée. C'est la part de variable appliquée aux spécificités de la fonction en jeu.

Dans la longue marche vers une élection, chaque étape impose ses actes fondamentaux.

Le candidat de la Séduction doit aller vers un "rêve collectif". Il doit être le moteur du changement d'une société, permettre de construire ce rêve collectif.

Le candidat qui se veut Juste doit choisir des actes liés à un magistère moral.

Le candidat qui se veut Héros doit travailler le passage de l'image à l'imagination. Il doit s'identifier à de nouveaux modèles.

Ce qui manque à cette jeune génération, c'est le tempérament de leur marque. A force d'intervenir sur tous les sujets, cette immédiateté et cette présence diffuse ont altéré leur pouvoir d'évocation.

Ils sont raccrochés à un parti mais sans valeur ajoutée particulière.

C'est le cas de Manuel Valls de façon caricaturale. Il faut penser, toutes proportions gardées, à la candidature de Pawlenty actuellement aux USA. C'est sérieux mais il manque le "plus".


  • Publié le 8 juillet 2011

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