François Fillon et le nouveau budget 2012

  • Francois Fillon

De nombreux commentaires s'emballent sur la nouvelle donne liée à la dégradation de la notation des Etats-Unis par S&P. La lecture attentive du communiqué publié par cette agence est très instructive. Il est notamment indiqué (version française) :

«L'abaissement de la note reflète notre opinion selon laquelle le plan de rééquilibrage du budget sur lequel le Congrès et l'exécutif se sont récemment mis d'accord est insuffisant par rapport à ce qui, de notre point de vue, serait nécessaire pour stabiliser la dynamique à moyen terme de la dette publique.

Plus généralement, l'abaissement de la note reflète notre point de vue selon lequel l'efficacité, la stabilité et le caractère prévisible des politiques publiques et des institutions politiques américaines se sont affaiblies à un moment de défis budgétaires et économiques persistants, à un degré supérieur à ce que nous entrevoyions lorsque nous avons attaché une perspective négative à la note, le 18 avril 2011.

Depuis, nous avons changé notre façon de voir les difficultés à établir un pont entre les partis politiques au sujet de la politique budgétaire, ce qui nous rend pessimistes sur la capacité du Congrès et du gouvernement à transformer leur accord de cette semaine en un plan de rééquilibrage plus large qui stabilise les dynamiques de la dette publique dans un avenir proche.

La perspective sur la note de long terme est négative. Nous pourrions abaisser la note à «AA» d'ici aux deux prochaines années si nous voyons qu'une réduction des dépenses moindre que convenu, une hausse des taux d'intérêt, ou de nouvelles pressions budgétaires pendant cette période entraînent un relèvement de la trajectoire de la dette publique par rapport à ce que nous supposons actuellement dans notre hypothèse de base.

(...)

La controverse durable au sujet du relèvement du plafond légal de la dette et le débat sur la politique budgétaire qui l'ont accompagnée indiquent que de nouveaux progrès à court terme pour contenir la croissance des dépenses publiques, en particulier dans la protection sociale, ou pour obtenir un accord sur une hausse des recettes, sont moins probables que nous ne le supposions auparavant et resteront un processus conflictuel et agité.

(...)

Républicains et démocrates n'ont su s'entendre que sur des économies relativement modestes sur les dépenses tout en déléguant à la Commission bipartite des décisions sur des mesures plus complètes. Il apparaît que pour le moment, de nouvelles recettes ne sont plus à l'ordre du jour des possibilités. De plus, le plan entrevoit seulement des changements mineurs concernant Medicare et peu de changements dans d'autres programmes de protection sociale, dont nous et la plupart des autres observateurs indépendants, considérons qu'il est essentiel de contenir la taille pour la viabilité du budget à long terme.

Notre opinion est que les élus restent conscients de la nécessité de répondre aux questions structurelles qui se posent pour s'attaquer efficacement au problème de la montée du poids de la dette publique des États-Unis d'une manière conforme à une note «AAA» et aux autres Etats notés «AAA»».

Dans un tel contexte appliqué aux Etats-Unis, c'est une "nouvelle jurisprudence" qui est annoncée aux autres Etats.

Dès lors, le budget 2012 semble obligatoirement impacté par des économies très significatives. Il paraît peu envisageable que le Gouvernement puisse prendre le risque politique d'une dégradation de la notation à quelques mois du vote présidentiel.

François Fillon va peut-être trouver dans ces nouvelles contraintes un rôle majeur permettant de dissocier les promesses du candidat Sarkozy et les impératifs du Président Sarkozy ?

  • Publié le 6 août 2011

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