Nicolas Sarkozy et la "hollandisation" de la fonction présidentielle

  • Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy livre aujourd'hui ses premières réflexions via le Parisien. Pour l'essentiel, il regrette que François Hollande n'ait pas encore "pris encore la dimension de la fonction présidentielle".

Plus de 2 mois après la victoire de François Hollande, force est de constater que le nouveau souffle habituel fait défaut.

Trois raisons pratiques à cette situation :

1) La prise de pouvoir a été conduite dans une logique très réductrice de la majorité présidentielle comme s'il suffisait de construire un équilibre entre les tendances classiques du PS dans le cadre global d'une parité quantitative stricte des sexes.

Cette logique repliée sur elle-même a cassé le nouvel élan possible dans la foulée immédiate d'une victoire présidentielle.

2) L'exposition médiatique est surtout assurée par Arnaud Montebourg. Ce dernier a choisi (ou subi) une approche très clivante de ses fonctions : plus vengeur qu'ambassadeur. Il donne le sentiment d'être dans une course permanente à la punition et non pas dans une logique de rapprochement indispensable entre des partenaires de la performance économique. L'ensemble de l'image de la majorité présidentielle est très impactée par cette communication.

3) Elle est d'autant plus impactée que, depuis deux mois, c'est une logique très défensive qui domine : défaire ou ne pas faire. Là aussi, ce sont de premiers signes inédits dans la foulée d'une victoire présidentielle. La séquence temps consacrée à l'international a été longue mais sans résultat concret visible. La séquence proximité qui a suivi, visant à équilibrer la première, s'est déroulée sans valeur ajoutée concrète.

Il y a donc un premier sentiment de confusion et l'opinion est en manque d'actes symboliques positifs forts. L'affaire du "Twittergate" a ajouté à ce sentiment de confusion.

En réalité, progressivement, l'opinion se fait à l'idée que l'opposition d'hier éprouve des difficultés à prendre ses marques de nouvelle majorité. Nicolas Sarkozy ajoute aujourd'hui à ce sentiment en exprimant clairement ce qu'une majorité plus diffuse reproche au nouveau Chef d'Etat.

  • Publié le 29 juillet 2012

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