Lyon : 600 personnes à l'Embarcadère pour les voeux de Denis Broliquier

  • Denis Broliquier
  • Lyon 2014

Denis Broliquier, Maire du 2ème arrondissement de Lyon, a prononcé des voeux 2013 particulièrement offensifs devant plus de 600 personnes.

L’annonce du report des travaux du parking Saint-Antoine, les inaugurations 2013, la demande d’une étude globale sur l’avenir de la Presqu’île nord face aux grandes mutations du centre-ville (Grôlée, Hôtel-Dieu, immeubles ex ANAF), l’Anneaux des sciences, les études de la rue Victor Hugo, la grande Manif pour tous contre le projet de loi Taubira ... : ont été les temps forts d'un discours dont chacun peut prendre connaissance ci-dessous du contenu dans son intégralité.

Voeux 2013
Denis Broliquier
Maire du 2e arrondissement
Le 8 janvier 2013

Monsieur le Sénateur-maire,
Messieurs les Députes,
Monsieur le Vice-président du Conseil général
Mesdames et Messieurs les élus,
Messieurs les officiers,
Mesdames et Messieurs les représentants des corps consulaires
Mesdames et Messieurs les présidents d’associations et leurs équipes bénévoles
Mesdames et Messieurs les bénévoles de la mairie du 2e,
Mesdames et Messieurs les agents de la Ville et du Grand Lyon, et des administrations
Mesdames et Messieurs les partenaires de toutes nos actions,
Et pour beaucoup d’entre vous, chers amis,

Souhaiter des vœux en cette période de morosité aigüe relève de la mission mi-samouraï mi kamikaze… Mais la plupart d’entre vous me connaissent, je suis un irréductible optimiste. Je veux résolument être du côté de l’espérance. C’est d’ailleurs le message que je vous ai adressé, à vous habitant du 2e, en reprenant cette phrase d’Aimé Cesaire. « Je suis du côté de l’espérance, mais d’une espérance conquise, lucide, hors de toute naïveté». Car optimisme rime avec réalisme ! Oui la période est difficile et pour certains encore plus que pour d’autres. Le chômage galopant, le pouvoir d’achat en berne, les difficultés de logement, la perte de repères républicains… ont de quoi déstabiliser voire démoraliser. Mais je fais parti de ceux qui veulent voir dans cette situation une chance, un stimulant pour l’innovation et pour la solidarité. Une occasion de tout simplement retrouver le sens commun.

C’est la question du verre à moitié vide ou à moitié plein. Je préfère parler de sobriété plutôt que d’austérité ; je préfère agir plutôt que subir.
Affronter la situation est une responsabilité collective. Une responsabilité de l’Etat bien sûr mais aussi de toutes les collectivités, des responsables associatifs et des individus, de chacun d’entre nous.
Mon premier vœux sera donc que 2013 soit l’année où chacun se dise, « ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi mais ce que tu peux faire pour ton pays, pour ton voisin». Un mélange de volontarisme et de réalisme. C’est ce que nous appliquons au quotidien sur le terrain. Que pouvons-nous faire pour notre ville, pour les Lyonnais ? Au travers des projets, des services, des infrastructures, des événements que nous mettons en place ou que nous accompagnons, notre objectif reste le même : le lien social, l’humain, les habitants, vous. Car c’est bien là le ciment de notre société, notre raison d’être et d’agir. Bien vivre ensemble, tous ensembles, c’est notre mission d’élus locaux.

C’est au service de ce lien social que la mairie du 2e propose des actions souvent inédites parfois même copiées et c’est tant mieux : les Rendez-vous du Maire, notre réseau d’aide à la parentalité Atout PARENTS (1500 familles et 2 enfants), la dynamisation de notre Forum des associations, notre journée éco-citoyenne, le plus grand carnaval scolaire de Lyon, notre journée handi-valide, la Récré du 2e, … pour ne citer qu’elles.

La presqu’île, c’est aussi le cœur de notre agglomération. Il bat au rythme des projets et des événements qui ont fait 2012, grâce aux efforts de tous. Des acteurs publics comme des acteurs privés. De l’Etat, de la Région, du Département, des élus et des agents de la Ville – notamment de la Mairie du 2e - et de la Communauté urbaine. Mais aussi des entreprises, des associations, des conseils de quartier, des bénévoles. Un travail collectif pour une année riche et dynamique.

Avec l’ouverture de plusieurs nouveaux services :
- un groupe scolaire Germaine Tillion à la pointe de la technologie éducative et durable à la Confluence
- une crèche de 46 berceaux à Savoie Lamartine près de la place des Jacobins
- plusieurs micro-crèches sur tout le territoire
- un accueil de jour Alzheimer
- des dizaines de logements sociaux
- le foyer Habitat jeune rue de Condé jumelé à un nouveau Restaurant-club seniors
- la Maison des familles cours Charlemagne
- la rénovation de l’institut de formation pour jeunes handicapés Saint-Vincent de Paul face à la mairie
Autant de signes que notre centre-ville reste ouvert à tous, quelques que soit leurs revenus, leurs âges ou leur états de santé. Nous voulons que tout le monde puisse bien vivre ensemble.

Autre signe de dynamisme, l’ouverture d’établissements et d’institutions économiques, gastronomiques et culturels
- l’emménagement de la Banque de France à Confluence
- la seconde vie du cinéma Odéon avec la naissance d’un nouveau théâtre de 300 places rue Grolée
- le lancement du centre commercial d’Unibail à Confluence et de son vaporetto pour s’y rendre
- l’ouverture dans ce même centre commercial du Ludopole
- l’installation du Conseil Régional de l’Ordre des Architectes près de la place Carnot
- l’arrivée de deux grands chefs en presqu’île et pas des moindres : Georges Blanc et Christian Têtedoie
Une dynamique illustrée par bien d’autres exemples encore. Je ne peux pas tous les citer.

Et puis, vous le savez, la presqu’île est toujours le théâtre de nombreux évènements, plus ou moins heureux d’ailleurs…, mais 3 d’entre eux ont véritablement marqué l’année :
- D’abord, l’adieu aux prisons avec une très belle démarche de passage proposée par l’Université catholique en partenariat avec les acteurs locaux dont nous étions bien sûr
- Ensuite, la grande manifestation du 17 novembre contre le mariage et l’adoption pour tous qui a réuni près de 30 000 personnes en presqu’île
- Et enfin, une très belle édition de la Fête des lumières, malheureusement victime de son succès sur certaines animations parfois inaccessibles.

N’oublions pas, sur le plan sportif, les belles réussites de nos clubs locaux :
- D’abord la victoire de la boule Ravat à l’occasion du 100e Tournoi de Pentecôte de Bellecour. Ce n’était pas arrivé depuis 29 ans !
- Ensuite, l’équipe Une de l’AS Bellecour-Perrache foot qui accède à la Promotion d’Honneur Régionale, un niveau jamais atteint.
- En foot toujours, l’AS Confluence qui accède au 5e tour de la Coupe de France, exceptionnel pour un club de district ;
- A noter enfin les excellents débuts de saison du Lyon Hockey Club et du Lyon Footzik, actuellement 1er de leurs poules.

Une belle année donc qui a aussi connu son lot d’échecs, ses situations de crises, ses interrogations, ses reports de projets… Autant de sujets auxquels nous serons attentifs en 2013
- D’abord bien sûr, l’arrivée massive et récurrente de demandeurs d’asile place Carnot et dans l’agglomération lyonnaise. Et toujours aucune solution, aucune réflexion même, ni à l’échelle locale, ni nationale. L’année 2012 a été difficile et nous nous sommes sentis bien seuls. Il a fallu interpeller directement le Ministre Manuel Valls pour obtenir un résultat. Il est malheureusement à craindre que le scénario se répète en 2013. J’espère alors pouvoir compter sur votre soutien Monsieur le Maire.
- Autre sujet de préoccupation, la mutation du nord de la presqu’île : un quartier Grolée commercialement déserté, la reconversion de l’Hôtel-Dieu avec plus de 10 000 m2 de nouvelles surfaces commerciales, la cession de dizaines d’immeubles d’ANF, rue de la République, aux Qataris via une société financière britannique, ou encore la reconversion des anciens locaux de la Banque de France. Tous ces mouvements très importants nous amènent aujourd’hui à demander une étude globale sur l’évolution de ce secteur pour en préserver l’attractivité et les équilibres entre habitation et activités économiques.
- Le report, que vous nous confirmerez sans doute Monsieur le Maire, des travaux du parking Saint-Antoine. Alors que le chantier avait commencé, que se passe-t-il ? Est-ce l’approche des élections qui vous a fait subitement changé d’avis sur ce chantier considéré comme prioritaire avant Noël ? Qu’elles qu’en soient les raisons, combien cela va-t-il coûter au contribuable et aux entreprises ? Je profite de ce sursis pour émettre un vœu : que l’on revienne sur le choix de la sortie du parking place d’Albon, à notre sens une hérésie.


- Un dernier sujet de préoccupation pour 2013 : la question du fonctionnement de nos cantines aussi mais de l’école en général. La Ville de Lyon est-elle en capacité d’appliquer les nouveaux rythmes scolaires voulus par le ministre ? Qui va payer ? Et quelle amélioration pour les enfants qui finalement passeront toujours autant de temps à l’école ? Bref, une réforme encore aussi floue à Lyon qu’à Paris.

Pas mal d’inquiétudes ou incertitudes donc pour 2013. Mais aussi il ne faut pas l’oublier, de beaux événements et de projets en perspective !
- Le prolongement du tramway T1 vers Gerland (à défaut de métro qu’on regrette bien sûr), l’Hôtel-Dieu, j’en parlais il y a un instant et dans lequel on espère accueillir la Cité de la gastronomie et aussi le véritable lancement de la ZAC 2 à Confluence.
- Confluence ou nous serons heureux d’accueillir de belles entreprises, GL Events en attendant Euronews
- Des inaugurations aussi: la partie sud de la place Bellecour, particulièrement réussie, la place des Jacobins aussi dont nous attendons avec impatience la vision finale. Enfin, la MJC qui devrait ouvrir ses portes à l’extrémité de la darse en bord de Saône le 1er septembre prochain.
- Plus modeste mais tout aussi indispensable, l’ouverture, on l’espère, de notre salle associative dans le nord de l’arrondissement au service des familles et associations du 2e .
- Autre temps fort de cette nouvelle année, le 15e anniversaire du classement de Lyon au patrimoine de l’UNESCO. Un label obtenu de haute lutte sous l’impulsion des associations patrimoniales dont on ne doute pas qu’il sera célébré à sa juste valeur.
- Et puis, à notre grande satisfaction, enfin, le lancement des études tant attendues sur la rue Victor Hugo. Comme pour la rénovation de Bellecour, notre persévérance a payé même s’il ne s’agit que d’études d’usage et qu’il faudra attendre le mandat suivant pour passer en mode chantier. Mais c’est un début…

Voilà donc des raisons d’espérer pour 2013. En tout cas sur le plan local. Même si certains voyants sont au rouge : 50 chômeurs de plus par jour dans le Rhône, la rumeur d’une hausse des impôts locaux, l’augmentation des tarifs des transports en commun contre laquelle j’ai été le seul élu à voter et j’en passe.

Cela fait trente ans que gouvernement après gouvernement, on a multiplié les dépenses et creusé les déficits, sans jamais se soucier de qui paierait la facture. Et bien le temps de payer est venu. Pour nous et surtout pour nos enfants.
Il est donc urgent de se poser une question : quelle société veut-on leur laisser à nos enfants?
Une société endettée jusqu’au cou ?
Une société revenue à la lutte des classes où l’on oppose constamment les patrons aux salariés, les riches aux pauvres, sans jamais imaginer que les uns sans les autres ne sont rien ?
Une société méfiante à l’égard d’une Europe qui peine, faute de vraie cohérence politique économique, sociale et fiscale ?
Une société prête à renier son idéal républicain au profit d’une politique communautariste, avançant au gré des pressions financières, ethniques, religieuses, sexuelles ! sans aucun cap, sans aucune direction, sans aucun espoir ?

Ce n’est pas ma vision de la société. Nous sommes à un tournant historique et comme l’énonce le titre du nouveau livre de Michel Rocard, « La gauche n’a pas le droit à l’erreur ».
2013 va être une année de souffrance pour certains mais j’espère aussi de résistance. Résistance à la morosité, résistance à l’idéologie. Il va falloir se lever, faire entendre le bon sens.
Dans cette perspective, 1er rendez-vous le 13 janvier à Paris à la Manif pour tous, pour dire NON à la loi sur le mariage, l’adoption et la PMA pour tous. Je serai à Paris en tant que citoyen mais aussi en tant que Maire, officier d’Etat civil, responsable des mariages célébrés à la mairie du 2e arrondissement. Madame Taubira annonce un changement de civilisation. C’est une responsabilité immense que le gouvernement ne peut décider seul. Il faut ouvrir des Etats généraux de la famille, de la filiation et de l’enfant avant de s’engager dans une telle révolution sociétale. Les difficultés et des inégalités existent, personne ne le conteste mais réglons les autrement qu’en démantelant le mariage et en fragilisant la filiation.
Sur ce sujet comme sur bien d’autres, je forme le vœu qu’on sorte de l’idéologie pour revenir à la réalité, aux vraies priorités, aux vraies souffrances à soulager.
Faire une affaire d’Etat du sort de deux pauvres éléphantes malades alors que la Syrie compte 60 000 victimes ou que la France a passé la barre des 3 millions de chômeurs, ce n’est pas avoir le sens des réalités !
Enfin, mon dernier vœu est pour vous Monsieur le maire. Très sincèrement, j’ai bien entendu hier dans les salons de l’Hôtel de ville, votre beau discours sur notre monde en mutation, sur l’exercice du pouvoir qui a changé. Sur l’intelligence partagée, aussi, non plus en verticalité mais en horizontalité, en réseau, en partenariat, et que là était la recette du succès. Je suis depuis longtemps, convaincu de cette mutation profonde. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de le dire et de l’écrire. Alors, chiche Monsieur le Maire, allons au-delà de mots puisque nous nous rejoignons sur ce point. Faites des élus, de tous les élus, y compris ceux de l’opposition, de vrais partenaires pour organiser la proximité comme pour construire l’avenir du territoire.

Permettez-moi de finir avec cette phrase de Georges Bernanos : « L’avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne suit pas l’avenir, on le fait ». Alors, ensemble, tous autant que nous sommes, construisons un bel avenir à notre société !

Très belle année à tous !
Denis Broliquier, maire du 2e arrondissement de Lyon

  • Publié le 10 janvier 2013

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