Grenoble 2014 : Pierre de Villard s'engage dans le débat des municipales

  • Pierre De Villard

Dans la capitale du Dauphiné, Pierre de Villard est l'une des personnalités dotées de la plus forte notoriété.

Pendant des années, son nom a été associé aux plus belles réalisations immobilières dont les résidences pour étudiants dans cette ville ... universitaire.

Bien au-delà de sa réussite d'entrepreneur, Pierre de Villard incarne également un engagement dans la vie publique comme élu (élu Conseiller Général de l'Isère puis Conseiller Municipal de Grenoble) mais aussi comme écrivain. Sur le fond, c'est un passionné du développement équilibré laissant une place importante aux considérations humaines que privilégie toujours ce démocrate chrétien.

Sur un blog très actif, il vient ce jour de publier une contribution au débat 2014 :

"Pierre de Villard : "un Maire pour Grenoble - une ambition pour 2014"

Mon livre en 1995 portait à peu près le même titre «un Maire pour Grenoble une ambition pour l’an 2000» . Il reste malheureusement d’une cruelle actualité quant à ses objectifs , très peu de choses ayant été réalisées .

Aujourd’hui , c’est à nouveau la course à l’investiture, avec ou sans primaires. Nous attendons d’y voir un peu plus clair et surtout nous souhaitons connaître les idées de chacun.

N’étant pas plus candidat qu’en 1995, (à moins que ?…), j’aimerais une fois de plus faire œuvre utile en suggérant aux candidats de se positionner par rapport à un programme simple qu’ils s’engageraient à mettre en œuvre très rapidement.

Les grandes lignes de ce programme pourraient être les suivantes par ordre de priorité :

- Sécurité (qui entraîne l’image de la Ville)

- Circulation

- Emploi

- Finances locales


Sécurité

Grenoble n’est pas encore Chicago, mais nous n’en sommes pas loin. La sécurité des biens et des personnes est de plus en plus problématique. Les personnes âgées n’osent plus se promener la nuit pour aller au Cinéma et personne, passée une certaine heure, ne s’aventure dans la rue.

De jour,l’on ne compte plus les vols à l’arraché, les vols de voiture au parking , les boutiques braquées etc..

Toutes les réussites dans les villes qui ont réglé le problème passent par une autorité non contestée, des moyens en hommes et une justice répressive.

Cela veut dire que la ville de Grenoble avec la Métro doivent mettre en œuvre une police municipale importante bien équipée et armée capable de répondre jour et nuit dans les 2 à 3 minutes à tout incident . Elle doit être visible et très dissuasive.

Elle doit être secondée par la généralisation de caméras de surveillance.

Si nous n’arrivons pas à régler ce problème, toute tentative de redonner une bonne image de notre ville ne servira à rien.

Il n’y a pas d’autres moyens qu’une bonne organisation et une grande fermeté.



Circulation

C’est un lieu commun de dire qu’à Grenoble il y a un grave problème de circulation. Là aussi les solutions existent et ont été étudiées depuis longtemps. Et là plus qu’ailleurs, la fermeté est nécessaire car la solution est directement du ressort des politiques et des pouvoirs publics .

Pour simplifier au maximum je dirais :

- qu’il faut fluidifier la circulation des automobiles et des camions en s’attaquant très vite à la réalisation du tunnel sous la bastille, qui est tout à fait finançable par le privé, (pour ma part à partir de Meylan et non pas de la Tronche ) avec un raccordement rapide sur l’autoroute de Lyon.

- Il faut en parallèle réaliser l’élargissement à 2 fois trois voies du boulevard de ceinture de Grenoble, en priorité la portion en bordure du Drac.

- Il faut modifier les règles d’urbanisme en remettant l’obligation de 1,2 parkings par logement, et trouver les moyens de ne pas supprimer ceux existants, en les remplaçant d’une manière ou d’une autre. (Voir projet Esplanade).

- D’une manière Générale, il ne faut pas rendre le centre-ville « un îlot que l’on ne peut atteindre» et qui bloque le reste de la circulation à Grenoble.

L’image sur ce plan de notre ville est déplorable, bloquant des projets qui pourraient venir chez nous et qui s’investissent ailleurs.


L’emploi

Les nouveaux emplois ne sont pas créés par l’Etat ou les Collectivités, sauf à vouloir charger le contribuable qui en a déjà assez .

Ce sont les entreprises et les entrepreneurs qui les dirigent qui créent les emplois . Or, pour attirer les entreprises dans un lieux donné , il faut :

- des locaux ou terrains qui leurs conviennent,

- une main-d’œuvre adaptée ( formation),

- un marché permettant d’être atteint avec le plus de fluidité possible,

- des finances locales pas trop lourdes et n’évoluant pas trop vite.

Je ne suis pas certain que tous ces points soient remplis et considère au contraire que nous avons de gros efforts à faire sur chacun d’eux.

Nous sommes dans une région où la haute technologie tire vers le haut le marché de l’emploi . Mais nos bons chiffres montrent d’énormes disparités, notamment pour le commerce et la petite PME qui représentent pourtant un énorme potentiel de développement.

Sachons gérer les finances publiques pour rendre notre fiscalité convenable et nos attraits plus convainquants : terrains, fluidité, déplacements, imposition.



Finances locales

Ce n’est pas un scoop de dire que, depuis des années, les finances de Grenoble et de son Agglo ne sont pas en bon état.

Mais cela a pris de telles proportions qu’il est important d’ y mettre bon ordre , notamment en matière de progression de la dette et du personnel .

Je ne vais pas me lancer ici dans une bataille de chiffres que je pourrais donner en temps voulu , mais ce dossier doit être traité aussi en priorité conjointement avec celui de la Métro dont la ville supporte la responsabilité pour 40%.

Maintenir la charge des impôts passe par des choix et des économies drastiques avec des décisions parfois difficiles à prendre. Mais le nouveau Maire n’aura pas le choix. La barque est chargée au maximum, il faut l’alléger ; ce qui veut dire qu’il faudra abandonner des options et en réduire d’autres pour permettre de réaliser l’indispensable .

Je rappelle ce que j’écrivais en 1995 :

Tout élu devrait, avant de prendre une décision, se poser quatre questions :

- est-ce superflu?

- est-ce nécessaire ?

- est-ce indispensable?

- est-ce possible ? ( juridiquement, financièrement )

J’en rajouterais une cinquième : est-ce juste ?

En se posant ces cinq questions, ne serait ce que sur les subventions que la ville verse à de nombreuses associations, il y a de très sérieuses économies à faire .

En conclusion, je dirais que nous ne devons pas oublier que notre ville a beaucoup d’atouts mais il ne faut pas continuer à les gaspiller.

La «matière grise», «les appareils scientifiques sans équivalent en Europe», «la force de travail», « la qualité de vie», cela non seulement s’entretient mais aussi doit se développer dans une ambiance de qualité que nous perdons petit à petit .

Il y a un dicton qui dit «l’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre» … sachons à Grenoble avoir du miel pour les attirer et mettons toutes les chances de notre côté pour faire évoluer notre ville dans le bon sens.

La sclérose que provoque la même politique depuis plus de 19 ans nécessite des chamboulements importants et des changements d’habitudes. Sachons provoquer ce changement par des attitudes responsables.

Pierre de Villard
Chef d’entreprise
Ancien Vice-Président de la CCI, Conseiller Général de l’Isère et Conseiller Municipal de Grenoble."

  • Publié le 18 février 2013

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