L'IFOP et les conséquences politiques du travail en crise

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A chaque fermeture de sites industriels, des élus locaux, des responsables syndicaux ou bien encore des journalistes avancent sur le ton de l’évidence que les centaines de suppressions d’emplois vont « fatalement » ou mécaniquement se traduire localement dans les urnes par une montée du FN lors des scrutins suivants. Ce fut le cas notamment à Gandrange, puis à Florange, c’est le cas de nouveau depuis quelques mois en Bretagne, durement frappée par la multiplication des fermetures et des plans de licenciements dans le secteur agro-alimentaire (Doux, Gad, Marine Harvest…). Sous le coup de la colère, de la rage et du désespoir les salariés licenciés se tournaient massivement vers le parti de Marine Le Pen. Il est vrai que le vote FN se nourrit depuis longtemps du sentiment d’abandon que ressent une partie des milieux populaires et que Marine Le Pen fustige régulièrement dans ses discours la responsabilité de l’Europe et de responsables politiques vendus au « libre échangisme planétaire » dans le processus de désindustrialisation que connaît notre pays. Il est vrai également que des propos ou des slogans favorables au FN sont parfois entendus lors des actions menées par les salariés des sites condamnés, ce fut le cas encore récemment à l’entrée des abattoirs Gad dans le Finistère.

Cette hypothèse d’une poussée frontiste localisée consécutive à une fermeture de sites se vérifie-t-elle pour autant à l’analyse ?

Le Focus 100 de l'Ifop montre que le FN est un bénéficiaire modéré de ce "travail en crise" tandis que ni l'abstention ni le Front de Gauche ne capitalisent sérieusement cette situation contrairement à beaucoup d'idées reçues.

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  • Publié le 20 novembre 2013

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