François Fillon en difficulté pour la présidentielle

François Fillon n'arrive pas à se constituer une "stature présidentielle". Il reste marqué par l'image de "l'ex collaborateur de ...".

Le dernier sondage Ifop pour le Figaro publie une nouvelle salve de chiffres montrant combien François Fillon est actuellement distancé par Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.

Réalisée à l’occasion d’une rentrée politique très tendue pour l’exécutif, cette enquête d’intention de vote de l’Ifop pour Le Figaro est riche d’enseignements.

Premier constat, après seulement un peu plus de deux ans de mandat, le Président apparaît très affaibli politiquement puisque dans deux des trois hypothèses de premier tour testées (face à Nicolas Sarkozy et Alain Juppé), il serait éliminé et ne pourrait pas se qualifier pour le second tour. Dans la troisième hypothèse, face à François Fillon, la qualification serait incertaine, les deux candidats obtenant chacun 17%. Son score ne serait que de 16% dans les deux autres scénarii testés, soit le point bas atteint par Lionel Jospin un certain 21 avril 2002.

Second enseignement majeur de cette enquête, après les succès des municipales et des européennes, la dynamique frontiste ne faiblit pas et prend encore de l’ampleur. Si le premier tour de l’élection présidentielle avait lieu dimanche prochain, Marine Le Pen arriverait ainsi largement en tête dans les trois hypothèses testées avec un score oscillant entre 28 et 32% et une avance allant de 3 points face à Nicolas Sarkozy (28% contre 25%) à 15 points (32% contre 17%) face à François Fillon.

Le troisième enseignement de cette enquête concerne la compétition à droite. Nicolas Sarkozy apparaît comme le meilleur candidat de premier tour puisque c’est avec lui que l’UMP obtiendrait le score le plus élevé (25% contre 24% pour Alain Juppé et 17% pour François Fillon) et que l’écart avec Marine Le Pen serait le plus réduit : 3 points seulement contre 6 pour Alain Juppé et 15 pour François Fillon.

Que manque-t-il à François Fillon ?

Il lui manque "l'odeur de la poudre", celui qui a mené des combats difficiles, dans la "tranchée" pour des causes partagés par les militants. Il aurait été candidat à Paris en mars 2014, sa stature aurait probablement changé. c'est le rendez-vous manqué qui va peser lourd dans son image de marque.

Progressivement, François Fillon a consolidé une "image pépère" qui ne correspond pas aux actuelles circonstances qui, aux yeux de l'opinion, appellent un "guerrier".

Quelques sondages de ce type encore, et le maintien de François Fillon dans la course présidentielle 2017 deviendra délicat manifestement.

  • Publié le 6 septembre 2014

Partagez cet article :

Exprimez votre avis :