Nicolas Sarkozy et l'enjeu décisif du 1er tour
Les Français et le retour de Nicolas Sarkozy en politique, selon l'étude Etude Harris Interactive pour LCP , parmi les trois candidats les plus probables à l'élection pour la présidence de l'UMP, Nicolas Sarkozy est de loin le choix privilégié par les sympathisants du parti de Droite : 56% d'entre eux préfèrent l'ancien chef de l'Etat, quand 25% choisissent plutôt Bruno Le Maire et 2% Hervé Mariton, 17% des sympathisants UMP renonçant à se prononcer.
Dans la perspective de la prochaine élection présidentielle de 2017, le principe d'une primaire ouverte pour désigner le candidat de la Droite semble faire consensus : ce processus est souhaité par 80% des sympathisants de Droite en moyenne, dont 78% parmi les sympathisants de l'UMP, 86% parmi ceux de l'UDI, et 81% parmi les personnes proches du MoDem.
Quant au résultat attendu de cette éventuelle primaire, on observe un clivage net entre, d'une part, les sympathisants de Droite dans leur ensemble, qui sont très partagés entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy (37% chacun), le maire de Bordeaux bénéficiant d'un fort soutien des sympathisants du Centre-Droit (UDI et MoDem) ; et d'autre part, les sympathisants de l'UMP, qui témoignent d'une préférence forte envers l'ancien Président de la République (58%, contre 28% à Alain Juppé). Parmi les autres candidats potentiels, aucune personnalité n'est souhaitée comme candidate par plus d'une personne sur dix, qu'il s'agisse de Bruno Le Maire (8% à Droite, 4% à l'UMP), de François Fillon (7% à Droite, 6% à l'UMP) ou de Xavier Bertrand (3% à Droite, 1% à l'UMP).
Les sympathisants de Droite jugent que Nicolas Sarkozy est plus capable qu'Alain Juppé d'améliorer les choses dans différents domaines d'action politiques : davantage que l'ancien Premier Ministre, le prédécesseur de François Hollande à l'Élysée est jugé davantage capable d'offrir une place plus importante à la France dans le monde (48% contre 36%), d'augmenter la croissance (38% contre 32%) et de réduire le chômage (34% contre 29%), même si Alain Juppé est identifié comme plus à même de réduire les inégalités (30%, contre 25% à Nicolas Sarkozy). Cette préférence tendancielle envers Nicolas Sarkozy est particulièrement prononcée chez les sympathisants de l'UMP, au sein desquels l'ancien chef de l'Etat recueille des scores environ deux fois supérieurs à ceux collectés par Alain Juppé.
De façon plus générale, le probable retour de Nicolas Sarkozy sur la scène politique suscite des réactions très contrastées chez les Français. La plupart d'entre eux (65%) considèrent globalement qu'il s'agit d'une mauvaise chose, évoquant spontanément le poids des différentes « affaires » judiciaires qui concernent l'ancien Président. Ce regard critique porté sur un éventuel retour de Nicolas Sarkozy est certes quasi-unanime à Gauche (90% mauvaise chose), mais il est également largement majoritaire parmi les sympathisants du Centre-Droit , qu'il s'agisse du MoDem (77%) ou de l'UDI (63%). Néanmoins, 34% des Français indiquent au contraire que ce retour en politique constituerait une bonne chose, ce sentiment étant tout particulièrement partagé par les personnes proches de l'UMP (77% bonne chose), qui s'opposent donc aux sympathisants de Centre-Droit sur cette question. Les personnes portant un regard positif sur le retour de Nicolas Sarkozy expriment à ce sujet un « espoir » pour la « France », voire un soulagement : elles utilisent massivement l'expression « enfin » pour qualifier ce retour en politique de l'ancien Président de la République.
Avec la poussée du Front National, le 1er tour devient le scrutin décisif puisque la qualification précède l'appel au grand rassemblement républicain. Ce climat très particulier correspond au profil de l'ancien Chef d'Etat qui a fidélisé le socle utile pour être actuellement "l'autre incontournable" du 1er tour.
A circonstances constantes, c'est donc une présidentielle très spécifique qui s'annonce.
Méthodologie : enquête réalisée en ligne les 10 et 11 septembre 2014 : échantillon de 1 225 personnes représentatif de la population française âgée d'au moins 18 ans, à partir de l'access panel Harris Interactive. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région d'habitation de l'interviewé(e).