UMP : François Baroin et le réalisme face aux primaires
Les remarques effectuées par François Baroin au sujet de l'impossibilité de dissocier les primaires d'une présidence active de l'UMP sont marquées par le bon sens.
Le vrai tournant des primaires pour 2017 résidait dans le profil des candidats pour la présidence de l'UMP.
Soit, dès l'origine, les candidats s'engageaient à se consacrer à une fonction de "chairman" de l'UMP, c'est à dire à ne pas être candidat pour 2017 et les primaires devenaient le véritable rendez-vous pour 2017.
Soit les candidats refusaient de dissocier la présidence de l'UMP et les primaires pour 2017 et ces dernières perdaient de facto leur fonction.
La présidence de l'UMP assure une exposition médiatique, une main mise sur la logistique, des moyens financiers qu'aucune autre disposition ne peut équilibrer.
Il y a un rapport de forces externes et internes qui ne peut que se creuser entre les candidats et le Président de l'UMP.
François Baroin a donc la lucidité et l'honnêteté d'effectuer ce constat pratique.
C'est d'ailleurs tout le pari de l'actuelle stratégie d'emballement mise en oeuvre par Nicolas Sarkozy.
Le contournement des primaires est engagé. Ce contournement avait d'ailleurs été le choix de DSK en 2012 comme par Ségolène Royal en 2007.
Les primaires consistent à acter un rapport né dans l'opinion. Elles ne vivent pas de façon autonome parce qu'elles ne sont pas inscrites dans la culture politique française à la différence des Etats-Unis.
Il reste à attendre les réactions d'Alain Juppé et de François Fillon face à cette réalité de l'opinion comme des faits.
