Alain Juppé et le succès qui précède les soutiens
L'opinion publique française porte un pourcentage très élevé de citoyens qui veulent "voler au secours de la victoire". Les sondages occupent donc une place particulière : ils vont identifier le succès qui ouvre les soutiens.
D'ordinaire, le chemin classique est celui de la collecte des soutiens qui progressivement en augmentant vont ouvrir le chemin du succès.
En France, le parcours est différent. Il faut que le succès soit annoncé pour que les soutiens s'exposent.
Cette logique crée donc un effet mécanique auto-entretenu par les courbes.
Plus les sondages ont bons, plus les soutiens exprimés sont nombreux.
Moins les sondages sont bons, moins les soutiens exprimés sont nombreux.
L'opinion publique française se calque sur les sondages, donc elle les amplifie. Une partie d'entre elles rejoint le bien placé et quitte le mal placé.
Alain Juppé bénéficie actuellement de ce dispositif.
Il en est de même pour Marine le Pen et le Front National.
A l'opposé, Nicolas Sarkozy et le PS sont les victimes de cette situation.
Pour ces derniers, tout réside dans l'enjeu du seuil où une vague importante va vouloir quitter ce qui est perçu comme une "ambulance en déroute". On ne tire pas sur une "ambulance" dans la vie politique française selon l'expression de Françoise Giroud en 1974 lors de l'inversion des sondages entre VGE et Chaban Delmas mais l'opinion quitte l'ambulance et elle l'encalmine alors, ce qui est le cas pour François Hollande.
Pour Nicolas Sarkozy, le vrai rendez-vous est désormais la première semaine de décembre lors des initiatives qui vont succéder à sa prise de pouvoir de l'UMP. S'il ne devait pas y avoir de rebond à cette date, la situation deviendrait réellement inquiétante.