Elizabeth Warren, François Hollande et le coup de poing de la crise
Aux Etats-Unis, il faut suivre actuellement avec attention trois mouvements :
1) une partie du rejet de Barack Obama parce qu'il serait trop "modéré",
2) la victoire et la politique de Bill de Blasio à New York,
3) et surtout la forme insolente d'Elizabeth Warren auprès des militants démocrates et bien au-delà.
La crise économique durable, sélective au niveau de ses victimes, ferait-elle naître un besoin de "vraie gauche" même aux Etats-Unis ?
C'est le coup de poing de la crise.
L'opinion attend des "anti-systèmes" car elle veut punir le système qui lui inflige tant de restrictions, de frustrations.
Il ne s'agit pas de candidats qui ont le "coeur en bandoulière" parce que l'opinion a tiré un trait sur l'Etat providence. Mais elle veut des sanctions, des protections et de nouvelles lignes d'espoir.
Pour que ce climat affecte l'opinion américaine, c'est dire combien cette logique peut être forte en France.
François Hollande a perdu son identité de gauche en devenant gestionnaire du système.
C'est une tendance qui mérite l'intérêt parce qu'elle montre un espace politique nouveau qui pourrait peser très lourd dans les prochains mois, tout particulièrement dans la préparation du Congrès PS en France au printemps 2015.
Et si Elizabeth Warren confirmait sa percée. Au temps de la mondialisation médiatique, quelles conséquences en résulteraient pour la politique française ?
C'est une donnée nouvelle qui mérite d'être prise en considération.
Par le calendrier, 2016 précède la présidentielle française.
Elizabeth Warren peut créer un nouveau climat en ouvrant non seulement le défi de la première femme Présidente de la première puissance au monde mais aussi en engageant une bataille contre les emblèmes d'un système qui a failli et qui s'incruste dans la crise.