UMP : Nicolas Sarkozy face au défi de l'exploit de l'élection dès le 1er tour
La configuration de l'élection à la présidence de l'UMP a totalement changé.
Si le débat avait été sur le fond de l'enjeu à savoir le profil même du futur président de l'UMP (chairman ou futur candidat en 2017), Hervé Mariton était un excellent candidat de consensus pour un profil de "chairman" de ce parti.
Hervé Mariton est un professionnel doté de qualités très complémentaires. Il est un remarquable parlementaire, reconnu de tous côtés. Dans le même temps, il connaît particulièrement bien le terrain local car il est Maire d'une Commune de la Drôme (Crest) de longue date.
Hervé Mariton a toutes les qualités pour faire de l'UMP non seulement un excellent outil logistique mais aussi un véritable réservoir de pensées. Hervé Mariton est un polytechnicien très conceptuel.
Mais ce schéma qui aurait permis de protéger l'UMP des divisions internes a cédé la place à un autre schéma de facto : la pré-présidentielle.
François Fillon et Alain Juppé dans une moindre mesure ont tout intérêt politique à ce que le score de Nicolas Sarkozy soit le plus faible possible.
C'est dans cet esprit que les réseaux locaux de François Fillon se mobilisent manifestement beaucoup en faveur de Bruno le Maire, ce qui explique d'ailleurs la défense offensive intransigeante effectuée par Bruno le Maire dans l'affaire opposant François Fillon au Secrétaire Général de l'Elysée.
Ce n'est pas un hasard si Bruno le Maire est aussi manifestement et rapidement monté au créneau pour défendre François Fillon dans cette affaire.
Sur ces bases, l'élection de Nicolas Sarkozy dès le premier tour constitue un réel exploit parce que les influences de deux anciens Premiers Ministres ne peuvent être sous-estimées et qu'Hervé Mariton répond à un courant de fond au sein d'une UMP décomplexée sur des valeurs familiales fortes. Hervé Mariton a d'ailleurs connu des visites sur le terrain particulièrement bien fréquentées, très souvent bien au-delà des salles de Bruno le Maire alors même que ce dernier bénéficie d'une exposition médiatique nationale très favorisée.
En réalité, aujourd'hui, Nicolas Sarkozy est en campagne contre 4 candidats : deux déclarés (Hervé Mariton et Bruno le Maire) et deux autres (Alain Juppé et François Fillon) qui organisent sur le terrain des reports discrets sans prendre le risque d'être personnellement scotchés à un score direct.
Etre élu dès le premier tour dans un tel contexte relève d'un réel exploit.