Pourquoi Tony Blair devient-il un marqueur en France ?
En 1997, Tony Blair a créé un électrochoc face aux repères habituels du Parti Travailliste Britannique.
C'est le socle actuel de sa valeur référente : la capacité d'un leader à bousculer la doctrine classique d'une formation politique.
En réalité, la référence à Tony Blair est triple :
1) d'un seul coup, une formation politique range dans l'histoire, donc le passé à dépasser, des valeurs qui hier paraissaient incontournables. Des valeurs qui par ailleurs étaient défendues par des corps intermédiaires puissants, très bien structurés donc a priori difficilement contournables. C'est donc le contraire d'une société bloquée.
2) Mais aussi, cette rupture brutale est associée à une "fête collective" comme si la réforme était la réconciliation avec la modernité. C'est une conception positive de la réforme qui est à l'opposé de la culture française où la réforme est subie.
3) Entre l'égalité et la responsabilité individuelle, Tony Blair a fait le choix de la responsabilité individuelle. Le mot responsabilité parait d'ailleurs mieux adapté que celui de la liberté car chaque liberté dans l'approche de Tony Blair est assortie de droits et devoirs non dissociables. C'est la troisième réforme que la France ne sait pas ou ne veut pas faire étant toujours prisonnière de la primauté d'égalité.
En réalité, dans les actuels profils des responsables politiques, le leader français qui parait le plus apte à conduire une telle rupture est Nicolas Sarkozy.
C'est le leader politique français qui a le profil le proche pour faire vivre des ruptures culturelles de ce type. C'est aussi peut-être celui qui a le plus intérêt à s'engager dans des ruptures de ce type de façon à acquérir une valeur ajoutée forte.
Sous cet angle, Tony Blair est bien une référence désormais installée sur l'échiquier politique français.