Ségolène Royal "médiatrice" dialogue avec François Bayrou "pluraliste"
Le débat-dialogue entre Ségolène Royal et François Bayrou sur 4 thèmes de campagne (institutions, Europe, économie, vie quotidienne) a permis aux deux candidats de mettre en avant leurs points d'accord et de désaccord mais surtout donne à François Bayrou l'opportunité d'occuper l'espace médiatique de l'entre deux tours pour "le premier perdant du premier tour".
L'introduction du débat s'est révélée tendue et froide pour chacun des intervenants après une poignée de mains éclaire à laquelle la candidate socialiste ne voulait visiblement pas accorder de symbolique et une redéfinition du débat en dialogue.
Ségolène Royal aura déroulé les points clés de son pacte présidentiel sur les thèmes retenus pour le débat, mis en avant sa vision de la "gouvernance pragmatique" et tentée une ouverture au centre en faisant émerger les points de similitude de son programme avec celui du candidat centriste tout en marquant son opposition avec ses idées "de droite".
François Bayrou aura occupé son rôle de "rebelle moderne" en souhaitant faire "bouger les lignes" et émerger un pluralisme dans le paysage politique français. Le candidat centriste a rappelé qu'il n'était pas au second tour et, jouant le franc-parler, a taclé à certaines reprise le pacte présidentiel sur la trop grande intervention de l'Etat ou chahuté la candidate socialiste sur ses changements de positions entre la campagne interne du PS et la campagne présidentielle.
Même si les points développés dans ce débat seront à analyser plus précisément dans les jours à venir, il est sûr que les conséquences de ce "dialogue" vont entraîner une érosion de l'avance de Nicolas Sarkozy (à 52,5% contre 47,5% au dernier sondage) sur Ségolène Royal pour ramener les deux candidats à égalité lors du débat de mercredi.
Quelle est donc maintenant la marge de manoeuvre de Nicolas Sarkozy avec François Bayrou et comment ce dernier va-t-il organiser la prochaine semaine pour ne pas repartir en coulisses ?