Le PS ou la majorité par un parti ... minoritaire
La crise du PS au lendemain des départementales s'annonce profonde.
Il a perdu toute capacité à présenter un projet global.
Ensuite, la gauche a considérablement facilité la victoire de la droite par des divisions internes suicidaires étalées non pas dans les états-majors parisiens mais sur tout le territoire national.
Enfin, c'est la fin de ses féodaux. Depuis 1977, le PS français vivait d'abord par son implantation locale. En 12 mois (municipales + départementales), plus de 30 ans d'histoire auront pris fin.
C'est donc un parti chargé d'une fonction majoritaire alors même qu'il sera très minoritaire.
L'opinion publique française s'abandonne à une pseudo fatalité : gouverner serait accepter l'impopularité.
En Grande Bretagne, les législatives ont lieu le 7 mai 2015. Cameron (1er Ministre sortant) est au coude à coude avec les travaillistes, même légèrement en tête selon la moyenne des sondages : 34/33.
Au Canada, où les élections ont lieu en octobre 2015, Harper (1er Ministre sortant) est en tête devant les Libéraux de Trudeau : 34 / 33.
Aux Etats-Unis, la cote d'approbation de Barack Obama oscille entre 44 et 47 % . Quand il s'approche des 40 %, c'est la ... crise !
En France, la cote d'approbation de Hollande plafonne à ... 35 % dans le meilleur des cas et le parti présidentiel vit ses records électoraux à 21 %.
Le décrochage avec des démocraties comparables est manifeste.
C'est ce décrochage qui est le creuset de très nombreuses difficultés actuelles. Dans une démocratie moderne, il n'est pas possible d'exercer le pouvoir avec un tel décrochage par rapport à l'opinion.
Les institutions de la Vème république ont tellement renforcé l'exécutif qu'elles sont aujourd'hui dangereuses pour la démocratie et pour le régime politique puisque les citoyens sont poussés à exprimer leur exaspération par des votes extrêmes.
Le PS sera contraint d'affronter un crise sans précédent pour un échec électoral sans précédent.