Isère : visite surprise de François Hollande "chez" André Vallini
L'élection 2015 ressemblera-t-elle à ... 1985 ?
Pour le moment, ces deux élections départementales ont déjà deux points communs : un redécoupage et une visite présidentielle.
En janvier 1985, après un redécoupage très contesté alors, François Mitterrand était venu apporter son soutien à Louis Mermaz. Mais quelques jours plus tard, le département de l'Isère basculait à ... droite.
En 2015, le département peut basculer à droite mais pour des raisons totalement différentes à celles de 1985.
En 1985, la droite avait mené une campagne très active pour une gestion très différente. En 2015, elle mène une campagne très discrète après avoir adopté près de 90 % des délibérations proposées par André Vallini.
Le danger vient d'abord de la division de la gauche. Dans de très nombreux cantons, la gauche compte deux candidats voire trois. Comment peut-elle rester au second tour quand le FN est annoncé à des seuils très élevés et qu'il reste donc dans de nombreux cantons qu'une place qualificative pour le tour décisif ?
En réalité, les enjeux politiques sont très différents entre le Nord et le Sud Isère.
Les deux marqueurs principaux : jusqu’où le Front National peut-il monter et jusqu’où le PS peut-il descendre ? Ce sont les deux scores qui seront observés à la loupe le 22 mars.
A gauche, dans le Sud Isère, les électeurs de gauche qui sortent de l’arbitrage PS / écolos pour voter pour une “troisième gauche dissidente” votent UMP en réalité puisqu’ils ruinent les chances d’une présence de gauche au second tour.
A droite, le vote FN marque le choix d’une opposition plus radicale au moment où le PS 38 met en évidence que plus de 90 % des délibérations du Conseil Général de l’Isère auraient été votées par le PS et par l’UMP 38. Point sur lequel l’UMP 38 n’a donné aucun démenti pour l’instant.
Dans ces conditions, les marqueurs à surveiller sont les suivants :
- dans le Nord Isère, dans combien de cantons, le FN fera-t-il plus de 25 % et le PS moins de 20 % ? Ce sont les deux seuils marqueurs de progression pour l’un et de forte érosion pour l’autre,
- dans le Sud Isère, dans combien de cantons, le FN fera-t-il plus de 20 % et le PS moins de 15 %. A plus de 20 %, le FN change la composition du second tour. A moins de 15 %, le PS cède la place de 1ère force de gauche aux écologistes et devient absent de tous les seconds tours du du Sud Isère.
Voilà les marqueurs simples à surveiller.
En cas d'alternance à droite, dans la compétition nationale interne à l'UMP, c'est un département qui entrerait dans l'escarcelle de François Fillon. Les investitures ont été faites par des responsables locaux très engagés en faveur de François Fillon qui est d'ailleurs tout dernièrement venu apporter son soutien à "ses" candidats locaux.