PS : quel socialiste aura le courage de Tony Blair ?
Lors de son accession au pouvoir, Tony Blair a redéfini le rapport entre "idéal et nouveau travaillisme". Il a pris un risque considérable en marginalisant les "orthodoxes" de son parti représentant la hiérarchie syndicale et montrant que c'était la condition pour accéder et pour garder le pouvoir.
Il a livré et gagné la bataille du "réalisme politique" qui supposait des abandons de pans entiers de la doctrine traditionnelle.
C'est ce débat de fond qui fait défaut au PS français.
Ce réalisme ne doit pas être une "résignation" mais bien au contraire le moyen pour définir un nouvel idéal.
Tony Blair a mené ce travail de "refondation" dans le sourire mais avec fermeté. Manuel Valls tente en vain de le mener dans la discipline sous les cris permanents. Au règne de l'image, il s'agit là bien plus que d'une nuance.
A force de refuser de regarder les incompatibilités avec lucidité, le PS français se contraint à des contorsions qui ne piègent plus personne tant elles sont assimilées à de l'impuissance.
C'est ce qui est suicidaire à court terme pour le PS.
Y aura-t-il seulement un leader PS qui ait le courage d'un Tony Blair pour provoquer l'électrochoc utile ?