François Hollande et le déficit de communication privée
François Hollande présente au moins une caractéristique atypique parmi les dirigeants des démocraties comparables : une absence totale de communication privée.
C'est caricatural en période de vacances. La France qui est le pays des vacances a un dirigeant qui n'est prend pas officiellement !
Pour ses homologues, les vacances humanisent le dirigeant. C'est le moment où il retrouve la famille, montre ses centres d'intérêts personnels, se "dépolitise". La communication de ce type poussée à l'extrême c'est la scénarisation des vacances de Barack Obama.
Tout est assumé, scénarisé y compris l'idée que les vacances sont à la fois méritées et utiles.
Méritées pour se "reconstituer" après une année de travail.
Utiles pour prendre des forces pour l'année à venir.
En France, un voile pudique est jeté sur les vacances. C'est un réel passif quand il s'agit à la fois de répondre au côté voyeur croissant de l'opinion mais aussi de s'exposer de façon consensuelle, "comme tous les Français".
C'est un des pans que les leaders politiques français ne sont pas encore arrivés à traiter de façon anodine et efficace. Comme si les vacances ordinaires ne pouvaient être possibles pour les dirigeants politiques.
En cette période de communication très personnalisée, cette "dépersonnalisation" sur un temps fort privé est un curieux décalage. Alors même que les images et les vidéos donneraient un sentiment d'équilibre et de bien-être de nature à susciter ou renforcer la confiance. Peut-être le rendez-vous de communication de l'été 2016 ? Un espace à occuper pour la technique de storytelling qui s'installe en France aussi.