Marlène Mourier et ces élus de terrain qui refusent la politique spectacle
Une image, fut-elle la plus dramatique possible, peut-être faire une politique ? Dès que la raison retrouve sa place aux côtés de l'émotion, personne ne peut répondre oui à cette question.
Tout particulièrement en matière de solidarité internationale et encore davantage en matière d'accueil de populations.
La France s'est nourrie depuis ses origines d’innombrables apports extérieurs qui lui ont permis de se développer.
Puis l'opinion a pris conscience que les frontières ne constituent plus des barrières. La fermeture des frontières avait été, pendant de nombreuses décennies, un mot d'ordre politique qui avait frappé l'imagination de l'opinion publique.
Ce mot d'ordre ne correspond plus à la réalité internationale moderne. Mais il y a d'autres frontières qui sont dans le pays d'accueil toutes aussi redoutables que les anciennes.
C'est cette dimension de l'immigration qu'il faut désormais travailler. Elle constitue une nouvelle donne incontestable.
Les grands bassins d'émigration en direction de notre pays doivent avoir deux messages essentiels :
- d'une part, la nécessité de renforcer les conditions de développement à l'intérieur même de ces bassins d'émigration,
- d'autre part, que les dispositifs d'insertion au sein de notre pays ont désormais changé.
Ce changement doit recouvrer une démarche valorisante.
Pour que cette démarche valorisante soit rapidement perçue, il faut donner une part très importante à de forts symboles qui soient capables de faire passer rapidement un message clair.
C'est pourquoi, il peut paraître opportun de reprendre la réflexion sur les conditions d'intégration des immigrés.
Il doit s'agir de conduire une valorisation de l’insertion des communautés immigrées qui passe par une meilleure connaissance de leur évolution linguistique, économique, sociale, qui les rapproche des Français et dans ce cadre-là nous nous devons de leur assurer une meilleure reconnaissance.
Il faut que ces conditions pratiques soient remplies pour que l'accueil soit possible et positif pour chacun.
Toute accélération déconnectée des réalités matérielles d'intégration sérieuse annonce à court terme des revers considérables qui ne feront que desservir les uns et les autres.
Ce dossier n'est pas un enjeu de "marqueur de sécheresse de coeur" mais d'abord de courage politique dans la capacité et la volonté de résister à une politique spectacle qui s'emballe au gré des unes de journaux.
Les responsables politiques comme les réfugiés ou migrants méritent mieux que des décisions de ce type.
C'est pourquoi le marqueur de la capacité à résister a été instructif. Dans la Région Rhône-Alpes-Auvergne, une élue s'est exprimée rapidement, de façon motivée, claire : Mme Marlène Mourier, Maire de Bourg les Valence.
C'est cette génération terrain proche des réalités qui marquera une rupture face au mimétisme caricatural d'une classe politique qui gère les urgences médiatiques dans des conditions souvent trop éloignées des réalités incontournables de la gestion.