Bourg-lès-Valence : solidaire avec l'Association des Maires de France
Afin de protester contre la chute des dotations de l'Etat, la Ville de Bourg-lès-Valence dont la Maire est Mme Marlène Mourier s'est associée ce samedi au mouvement national des maires, en fermant symboliquement les portes de l'Hôtel de Ville ce samedi.
Réunis sur le parvis de la Mairie, les élus, et notamment l'adjointe à la culture, Myriam Ben Salem, ont dénoncé le fait que « si le processus se poursuit , ce sont des horaires d'ouverture de la Mairie revus à la baisse, moins d'équipements pour faire du sport, moins de travaux dans les écoles et les crèches, une collecte des ordures ménagères moins fréquente, des espaces verts moins entretenus, moins d'actions sociales en faveur des personnes en difficulté, moins de moyens pour nos associations ».
Cette année, Bourg-lès-Valence perdra ainsi 600 000 euros de dotations de l'Etat, « soit l'équivalent d'une remise à neuf d'une école chaque année », précise l'adjointe aux finances, Eliane Guillon.
Qu'une Commune comme Bourg-lès-Valence s'associe à ce processus c'est logique compte tenu des efforts considérables effectués ces deux dernières années avec deux baisses successives de la pression fiscale communale depuis que Mme Marlène Mourier est à la tête de cette belle Commune de la Drôme.
Qu'une Commune qui donne l'exemple demande à l'Etat de ne pas "passer le mistigri fiscal", c'est légitime.
Mais trop de Communes sur le plan national, à la différence de Bourg-lès-Valence, sont engagées dans une croissance fiscale permanente à l'exemple des chiffres terribles publiés ce jour par Le Figaro.
L'Association des maires de France annonce 2 000 Communes en faillite avant la fin d’année 2015. Les Communes de France sont en crise. C’est sûr. Mais leurs responsabilités sont énormes dans cette crise.
1) Elles ont cautionné une organisation territoriale locale qui a vu naître une administration de plus (l’intercommunalité) sans faire disparaître d’autres échelons. Le coût de l’administration locale est ainsi considérable et surtout en progression permanente.
2) Les élus locaux se sont éloignés de l’exemplarité pour se fondre dans le moule politique général qui fait l’objet d’un terrible discrédit actuel. Ils ne sont passés à côté d’aucun des griefs que l’opinion fait à l’encontre de la classe politique nationale : cumul des mandats, batailles de petits chefs locaux, affaires, croissance abusive du fonctionnement, clientélisme ostentatoire … Ce qui explique d’ailleurs la chute brutale de l’image de marque des élus locaux désormais impactés par le rejet global de la classe politique.
3) Les élus locaux ont cédé aux clientélismes qui pèsent sur le fonctionnement au détriment des investissements. Les investissements sont négligés dans des proportions qui vont créer des chocs terribles. Un exemple : les réseaux d’eau devraient être révisés tous les 35 ans pour lutter contre les fuites, garder la performance … Au rythme actuel des investissements communaux dans ce domaine, la moyenne nationale de révision c’est … 86 ans ! Les fuites d’eau ont donc de ... l’avenir en France.
4) Et la loi NOTRe va ajouter à la confusion à partir de janvier 2016. C’est tout le tissu public local qui est en crise faute d’accepter de vivre des réformes audacieuses indispensables.
Les élus municipaux doivent avoir conscience du climat actuel d'allergie fiscale et veiller non seulement à donner l'exemple de rendre du pouvoir d'achat aux ménages comme le fait Bourg-lès-Valence de façon très volontaire mais faire pression auprès de l'Etat pour qu'il mène enfin les réformes de fond indispensables et incontournables.