L'alerte de la Fédération Nationale des Travaux Publics
Cette semaine un rapport est passé quasi-inaperçu : celui de la Fédération Nationale des Travaux Publics : 15 000 emplois supprimés, 17 ème mois consécutif de baisse d'activité ... La France s'équipe moins.
Quelques semaines plus tôt, un rapport avait été totalement ignoré, celui du Syndicat des Canalisateurs de France. Même diagnostic. Un chiffre mérite l'intérêt. Au rythme actuel des investissements, les canalisations (eau, assainissement) seront remplacées tous les 85 ans. 85 ans alors même qu'une canalisation est faite pour "vivre" 35 ans en moyenne. C'est dire l'état des canalisations à partir de la 50 ème année ...
Un sous-investissement qui conduit à prévoir sans risque qu'en 2025 un grand nombre de Communes seront sans eau à la sortie des étés.
Cette situation sera le produit de nombreux facteurs :
- augmentation du nombre de foyers dans les Communes en question,
+ augmentation de la consommation d'eau par ménage en rythme quotidien comme en rythme saisonnier (piscines ...),
+ effet du réchauffement climatique sur les sources habituelles d'alimentation en eau,
+ augmentation considérable du pourcentage des fuites pour cause de mauvais état des canalisations. Sur ce point, la France est déjà mauvais élève en Europe (30 % de pertes en moyenne). Moins elle assurera la maintenance de ses réseaux, plus les fuites seront nombreuses et impactantes.
Tous ces + alors même que le gabarit des canalisations n'a pas changé, que souvent la seule zone de captage n'a pas été diversifiée ...
= restrictions considérables de consommation d'eau en été et probables ruptures d'alimentation en sortie d'été. Tout dépendra alors du calendrier des premiers orages de fin d'été pour réalimenter les zones de captages.
Ce qui se passe actuellement en Californie dans le rapport à l'eau est probable en France dans 5 ans.
Pourquoi ?
1) la rupture des investissements dans les réseaux est considérable,
2) rien n'est fait pour mailler les réseaux ou pour diversifier les ressources. Il y a donc une dépendance directe dans de nombreux endroits sur une seule zone d'alimentation,
3) le non entretien des réseaux bat des records. Cela ne se voit pas. Donc c'est négligé.
C'est une situation catastrophique qui est déjà prévisible sans risque de se tromper. La seule inconnue réside dans le calendrier qui peut être encore davantage rapproché si le réchauffement climatique affecte nos géographies avec des hivers peu enneigés donc fragilisant la recharge en eau dans les zones de captages.