Eau : une opinion très lucide
Harris Interactive a réalisé une enquête par téléphone du 20 octobre au 2 novembre 2015, auprès d’un échantillon de 3527 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus réparties par bassin. Au sein de chaque bassin, la représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession) après stratification par bassin et par région.
À la demande des agences de l’eau, de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) et du Ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie, Harris Interactive a réalisé la troisième édition du baromètre sur l’eau.
Quelques chiffres clefs
Si la qualité de l’eau potable reste un sujet de préoccupation environnemental majeur pour les Français (47%), cet enjeu tend à reculer depuis 4 ans (-5 points par rapport à 2011) au profit du changement climatique (43%) et de la disparition de certaines espèces animales (38%) ; des thèmes qui progressent respectivement de +5 points, auxquels les Français se montrent de plus en plus sensibles.
La qualité de l’air constitue toujours la deuxième préoccupation la plus forte dans l’opinion, stable à 43% depuis 2011. Enfin, le niveau de préoccupation à l’égard de l’état des rivières, des lacs et du littoral est moindre, cité à hauteur de 24%, et confirmant ainsi le recul sensible amorcé en 2013 (- 5 points).
On note le recul confirmé de deux enjeux perçus jusqu’alors comme les plus importants par les Français:
la garantie de la qualité de l’eau du robinet (46%, -5 points par rapport à 2011) et la bonne gestion de l’eau à l’échelle de la planète (44%, -7 points). Ces sujets reculent au profit de la préservation de tous les milieux aquatiques, qui s’imposent désormais aux yeux des Français comme un enjeu principal, cité à hauteur de 51% (+3 points par rapport à 2011). La réduction de la pollution des rivières, figure toujours parmi les quatre enjeux jugés les plus importants par les Français, quoiqu’en net recul, à 44% renouant ainsi avec le niveau d’importance mesuré en 2011, après un pic à 52% en 2013.
La prévention des inondations bénéficie en 2015 d’une attention particulière de la part des Français.
Sans doute influencés par les évènements climatiques des mois passés, ils sont ainsi nettement plus nombreux que lors des éditions précédentes à citer cet item (28%, soit +13 points en 4 ans). Viennent ensuite la stabilisation du prix de l’eau potable (27%) et le fait de s’adapter aux situations de sécheresse (21%), deux enjeux pour lesquels on n’enregistre pas d’évolution significative. Enfin, on relève que l’information du consommateur, tout en restant perçu comme un enjeu secondaire, tend toutefois à s’affirmer avec plus de force qu’en 2013, cité à hauteur de 20%, soit +2 points.
La perception de l’évolution de la situation en dix ans concernant plusieurs enjeux liés à l’eau est sensiblement identique à ce que l’on a pu relever dans le cadre des précédentes éditions du baromètre :
les Français font état dans l’ensemble d’un sentiment de dégradation sur l’ensemble des dimensions testées, à l’exception de la qualité de l'eau du robinet jugée stable par 57% d’entre eux, près d’un quart (23%) percevant même une amélioration.
C’est à l’égard de la qualité de l'eau des rivières et des lacs et de la quantité des ressources en eau disponibles que les jugements sont les plus sévères, 56% (-1 point par rapport à 2013) et 50% (+1 point) des personnes interrogées ayant le sentiment que la situation s’est dégradée, contre seulement 17% - stable- et 11% (+2 points) qui partagent l’avis contraire. Enfin, le constat à l’égard de la qualité des eaux de baignade est plus partagé. Si 23% des Français estiment que la situation tend à s’améliorer, une proportion non négligeable continue toutefois à penser que la situation s'est plutôt dégradée (39%, - 1 point), 36% la qualifient de plutôt stable.
La satisfaction des Français à l'égard de la gestion de l'eau dans leur région s’établit à un niveau élevé et majoritaire sur l’ensemble des dimensions testées. Identifiée par les Français comme un enjeu prioritaire, la qualité de l’eau du robinet est jugée satisfaisante par 78% des personnes interrogées (+1 point) dont 22% qui l’estiment « tout à fait satisfaisante ».La baisse de satisfaction la plus importante concerne la prévention des inondations, à 58%, soit -11 points.
Les effets du changement climatique sur l’eau sont réels et multiples selon une majorité de Français.
La principale conséquence concerne de leur point de vue les répercussions sur la faune et la flore aquatiques (91% dont 50% en sont convaincus). Ils sont également plus de huit sur dix à partager l’idée selon laquelle l’intensité et la fréquence des sécheresses (89%), les risques d’inondations et le recul des côtes, l’érosion du littoral (88% respectivement) vont évoluer en fonction du climat.
Dans l'ensemble une opinion très lucide qui exprime sa satisfaction face à la qualité de l'eau du robinet (78 %) mais qui sollicite des mesures structurelles sur les autres sujets.