Albert Rivera et la revanche de la société civile
Ciudadanos et son leader, Albert Rivera, seront peut-être ce soir la révélation en Europe que la protestation peut être de droite et modérée. Tout le pari de Ciudadanos réside dans ces critères.
Trois ruptures :
1) D'ordinaire, la société civile veut gérer. Là, la société civile proteste. Elle canalise les "non". Elle veut prendre sa revanche sur les professionnels de la politique.
2) Mais cette protestation n'est pas celle de la gauche sur les terrains de la morale comme de la solidarité. Elle est celle de la droite. Seconde rupture.
3) Et enfin cette protestation est celle d'une droite modérée, libérale qui assume une approche individualiste, entrepreneuriale.
Ce sont ces trois ruptures qui font l'originalité de Ciudadanos et de son leader, Albert Rivera.
Sont elles transposables en France ?
Le parti le plus proche est Nous Citoyens. Mais ce parti présente deux différences face à Ciudadanos.
D'une part, depuis le retrait de Denis Payre, il n'a pas de leader national qui accepte et profite du jeu médiatique. C'est une absence très pénalisante pour les leaders locaux que de ne pas pouvoir profiter d'une telle exposition nationale en matière de notoriété de la marque.
D'autre part, Nous Citoyens n'a pas encore une réelle volonté disruptive. C'est dans la transgression du politiquement correct qu'une formation de rupture peut naître. Or cette formation demeure très "gestionnaire".
Tant que ces deux étapes ne seront pas franchies, la France ne connaîtra pas de formation comparable à Ciudadanos.