Que reste-t-il de la gauche en France aujourd'hui ?
Historiquement, en France, être de gauche, c'est s'engager dans une société pour qu’elle soit plus juste, rendant l’homme plus libre et plus heureux.
La force et l’originalité de l'engagement résident dans cette finalité là où les tenants du libéralisme sont présentés comme acceptant si facilement que des groupes puissent régner sur la société, dominer pour dominer.
Pour un élu de gauche, le rapport à la société est supposé s'inscrire dans une logique qui doit être mise au service de l’être humain, pour sa dignité, pour son respect.
La logique initiale du libéralisme c’est une philosophie selon laquelle la liberté rend les hommes plus responsables d’eux-mêmes. Pour la gauche, l’actuelle mondialisation économique, qui est une indiscutable victoire du libéralisme, va à l’opposé de cette logique initiale de liberté comme point de passage vers la responsabilité individuelle, dépossède les individus de leur propre sort. Une liberté collective deviendrait ainsi la liberté de quelques uns à démunir les autres de toute emprise réelle sur leur sort personnel comme sur celui de la société.
L'échec de la gauche en France porte sur quatre domaines :
- la gauche peut-elle vivre sous la mondialisation ?
- en période de crises, comment rétablir l'espoir ?
- en période de défiances généralisées, comment rétablir la confiance ?
- mais surtout, comment agir sur le réel ? Il ne s’agit pas de se résigner à ce réel mais de le reconnaître pour en contrôler la finalité.
Plus que jamais, la gauche française est placée, s'est placée dans l'incapacité d'apporter des réponses. Tant qu'il en sera ainsi, la gauche française sera fragile parce qu'elle est coupée de ses racines historiques et qu'elle perd trop de valeurs ajoutées face à la gestion de droite.