Donald Trump et les ruptures impossibles
Chaque élection Américaine reflète le culte du neuf. L’électorat exprime son souhait de repartir sur des bases nouvelles et ainsi parvenir à «recommencer le monde».
Chaque élection présidentielle est marquée par cette logique de rupture. En 1976, Jimmy Carter promettait la fin d’une présidence machiavélique. En 1980, Reagan marquait le retour d’un pays qui entendait être internationalement respecté. En 1992, la victoire de Clinton était celle de la proximité et du retour aux priorités intérieures. En 2000, le succès de Bush était le triomphe d’une Amérique morale. En 2008, le triomphe de Barack Obama fut celui d’un nouveau leadership basé sur une Présidence moins «impériale» et une puissance internationale moins dogmatique.
Aujourd’hui, fidèles à cette culture du «un nouveau départ» c'est-à-dire un nouveau leader avec des idées nouvelles, les citoyens réaffirment leur besoin de changement. Donald Trump et Bernie Sanders profitent de cette "vague".
Mais, même si les Etats-Unis sont qualifiés de "régime présidentiel", le Président doit composer avec le Congrès. Or Bernie Sanders n'aura jamais un Congrès désireux de le suivre sur ses thèmes actuels. Même pour Donald Trump, il y a matière à en douter sérieusement.
Par conséquent, face à cette réalité et en ajoutant les pouvoirs des Etats fédérés, il faut bien constater que de très nombreuses promesses actuelles relèvent de façon assez irréelle de l'enthousiasme électoral sans lendemain solide.