Grenoble : Alain Juppé et le nouveau calendrier des primaires
Le quinquennat a déjà considérablement modifié l'équilibre des institutions françaises. Cette modification a été amplifiée par le calendrier des législatives qui, lui, a considérablement affaibli le Parlement puisque la législative consiste désormais à donner au Président élu la majorité à l'Assemblée nationale pour appliquer le mandat lié au scrutin présidentiel.
Une autre modification majeure est désormais liée aux primaires. C'est le raccourcissement du temps présidentiel de l'action. Si la primaire intervient à 6 à 8 mois du scrutin présdientiel pour désigner le candidat. Il faut que la primaire bénéficie aussi de son "temps de campagne électorale" de l'ordre de 6 à 8 mois aussi. Cela signifie concrètement que la campagne active débute désormais à près de 16 mois du scrutin.
C'est donc un temps d'action pour le Président installé de l'ordre de 3 ans avant de retourner à un climat électoral réel.
Est-il possible pour le Président sortant de rester à l'écart de ce calendrier comme avait pu le faire François Mitterrand en 1988 pour tarder au maximum l'officialisation de l'entrée en campagne ? Non. La campagne sur le terrain menée par 4 à 5 candidats à la primaire sans équilibre avec une autre primaire devient dévastatrice dans l'inégalité entre les camps. La dernière visite d'Alain Juppé à Grenoble vient de le démontrer. Alain Juppé a mené un temps de campagne sur le bilan qui reste sans équilibre. Ce déséquilibre entre les approches va considérablement changer la donne pour 2017 avec un pouvoir sortant qui n'arrive pas à trouver la réponse à un facteur nouveau dans le timing.