Donald Trump ou la conception hôtelière des partis politiques
Les USA comme la France connaissent aussi un débat sur l’avenir des partis politiques et la nécessité de réformes.
La percée de Donald Trump, pire encore sa victoire éventuelle au sein du Parti Républicain marquerait une crise ouverte des partis politiques.
Le parti politique n’est déjà plus un outil d’unification de vues politiques mais il restait le cadre d’une cohésion certaine au-delà des débats internes qui peuvent exister.
A-t-il une fonction prioritaire de médiation ou de dogmatisme ?
En d’autres termes, un parti politique a-t-il vocation à servir de lieu privilégié d’accueil des diverses sensibilités afin de permettre le débat entre elles afin qu’elles déterminent le plus petit dénominateur commun ou à l’inverse le parti politique doit-il être le défenseur vigilant d’une doctrine incontournable ? Non. Cette étape est finie. C'est la leçon du phénomène Trump.
L’actuelle démocratie est d’abord une démocratie plébiscitaire reposant sur le rapport direct à un leader. La fonction de gardien vigilant d’un corps de doctrine est peu compatible avec cette approche nouvelle des contraintes électorales.
Si ces nouvelles contraintes réduisent considérablement la faculté pour un parti politique d’être le gardien d’une stricte propagande idéologique, l’évolution vers une fonction principale de pure médiation n’est pas davantage garantie. Trump n'a jamais cherché à négocier avec le corps de doctrine du parti républicain. C'est ce refus qui a été l'un des socles de son succès.
Si Donald Trump gagne c'est donc la consécration d'une démocratie plébiscitaire où le parti politique devient la logistique d'organisation des débats. C'est la conception hôtelière des partis : ils servent de toits à l'organisation matérielle de la sélection des candidats y compris en se vouant à soutenir un candidat qui critique tout ce qui a fait leur passé, leurs structures ...
Une certaine fin des partis politiques emportés par la démocratie directe qui fait le lien entre un candidat et l'opinion.