Donald Trump change de registre
Donald Trump va progressivement apparaître pour ce qu'il est vraiment : un vrai spécialiste du marketing.
Comment canaliser le courant central : l'expression des colères contre le système ? En se mettant en colère.
Puis quand la colère a payé électoralement, il ouvre le registre de l'humour. Mettre les rieurs de son côté. Ce registre est ouvert depuis hier soir. Avec un sous-entendu à peine feint, Donald Trump a juste évoqué la taille de son sexe en plein débat : "Marco Rubio a parlé de mes mains en sous-entendant que si elles étaient petites, autre chose devait être petit. Je vous garantis qu’il n’y a aucun problème à ce sujet."
Et il va capitaliser en ajoutant les rieurs qui passent leur temps à se moquer des politiques.
Puis il va rassurer parce que l'intéressé sait fort bien que l'élection présidentielle demande de la confiance.
C'est le 1er à assumer à ce point la logique de la primaire comme élection à part entière. Mais une fois la désignation intervenue, il prendra la stature du vrai présidentiable.
Et d'ailleurs il suffit de constater le flop de Mitt Romney après son "appel" d'hier. La conférence de presse de Mitt Romney hier restera comme l'un de ses loupés les plus étonnants de sa carrière. Il monte au créneau contre Donald Trump et le soir il est désavoué par tous les candidats de la primaire républicaine.
Trump représente désormais un poids politique incontournable.
C'est véritablement l'éclatement du Parti Républicain qui serait en cause dans l'hypothèse d'un front anti-Trump qui ne regarde pas les réalités électorales en face.
Par conséquent, les candidats à la présidentielle et ceux qui sont impliqués dans des combats locaux doivent intégrer cette réalité et faire avec. C'est désormais trop tard pour nier le "phénomène Trump" ou chercher à le sanctionner. Il est inscrit dans le paysage politique 2016.