Donald Trump et la logique de la campagne devenue le feuilleton quotidien
Une campagne électorale américaine, c'est d’abord une chorégraphie électorale calibrée pour devenir un feuilleton quotidien avec ses rebondissements et ses temps forts. Donald Trump a intégré cette logique et fait vivre un feuilleton quotidien avec les rebondissements, les suspenses.
Mais dans la dernière ligne droite, il s’agit d’identifier l’enjeu du vote et d’être la «bonne réponse à cet enjeu». C'est l'épisode clef où tout se joue. Or, depuis 2001, les Américains élisent d’abord un «commandant en chef» qui assure leur sécurité. C’est cet enjeu qui a emporté la candidature de Kerry en 2004 alors même qu’il est allé jusqu’à compter près de 15 points d’avance dans l’immédiate foulée de la Convention de Boston. En 2000, la mode était aux «nouveaux démocrates» : gouverner comme les Républicains mais avec une émotion compatissante en plus. Mais sur le plan international, Kerry était perçu trop indécis.
En 2008, c'est ce même critère qui a emporté les chances de John McCain parce que l'Amérique le percevait trop facilement interventionniste et qu'elle voulait d'abord alors voir rentrer ses boys. C'est ce qui a plaidé pour Obama.
Obama a gagné 2012 en neutralisant Ben Laden en mai 2011.
Donald Trump doit désormais monter quel "commandant en chef" il peut être. C'est sur ce registre qu'il jouera sa présidentielle 2016.