Quand le Front National siphonne le "peuple de gauche"
Remarquable numéro de la revue Pouvoirs sur le Front National. Pour l'une des premières fois à ce point, un état précis est effectué sur le nouveau profil du Front National. Un état qui est souvent évoqué tout particulièrement par les observateurs des votes, des motions et des déclarations au Parlement Européen.
Sur de nombreux dossiers, les votes des élus écologistes, de la gauche de la gauche et du Front National se rejoignent dans ce cadre.
Le profil du Front National lors des régionales de décembre 2015 a beaucoup évolué. Aujourd'hui, l'électeur du FN se recrute :
- d'abord chez les ouvriers : 46 %
- au sein du secteur public : 36 %
- des personnes peu diplômées,
- à faibles revenus.
On est donc loin de l'électorat des débuts du FN : secteur privé, attachement à des valeurs nationales et surtout croyance dans le libéralisme économique.
D'ailleurs les priorités du FN ont évolué sur des thématiques qui lui permettent de "rencontrer" ce nouvel électorat.
Sous cet angle, c'est une véritable recomposition des électorats. La "machine infernale" supposée avoir été lancée par François Mitterrand pour diviser la droite siphonne aujourd'hui et fortement toute une partie du traditionnel réservoir du "peuple de gauche". Ce qui explique les scores de chacune des forces politiques et le fait que la poussée du FN ne s'accompagne pas d'une forte érosion du plancher de la droite dite républicaine ou classique.