Vif (Isère) : la pollution de l'eau et les questions toujours en attente de réponses
Après un point technique très détaillé sur la base d'attestations écrites démontrant, si besoin était, l'ampleur d'une crise sanitaire d'une extrême gravité (64 hospitalisations !), les auteurs d'une pétition sur Change.org précisent les questions qui restent toujours en attente de réponses.
1) SANTÉ : communication des résultats des analyses de mars 2016, les comptes rendus de la surveillance des systèmes de traitement de l'eau afin d'identifier la cause de la contamination dans le but de pouvoir soigner des familles encore malades à ce jour.
2) LA CAUSE : Comment en est-on arrivé là? Demande de traçabilité pour établir le cheminement du transfert des compétences entre les Communes et la Métro.
4 volets techniques méritent une attention importante :
2a) La demande de mise à disposition de toutes les analyses d’eau sans exception y compris celles qui ont permis du 13 au 19 mars au soir d’indiquer que “l’eau est bonne à la consommation”.
2b) L’état des réseaux d’eau.
Cet état doit exister dans le cadre de la loi Grenelle 2.
Or classiquement, les “zones de fragilité” sont celles qui correspondent aux tronçons les + anciens et aux tronçons exposés à des fuites n’ayant pas donné lieu à un changement de tout le tronçon.
A partir de 40 ans d’ancienneté le niveau de performance d’un réseau devient fragile.
Dans le cadre de la loi Grenelle 2, les Communes ont dû présenter un plan d'actions si les réseaux ne sont pas de bonne qualité.
Si ce plan d’actions a été sérieusement réalisé, par définition, la collectivité doit proposer d’agir sur les zones fragiles.
La demande de la communication de ce document permet de disposer d’un état d’ordinaire de qualité.
2c) L’inventaire patrimonial au moment du transfert de l’eau à la Métro : lors du transfert de la compétence eau, un inventaire patrimonial a dû être effectué.
D’ordinaire, cet inventaire consiste à dresser un état des matériels et des équipements avec identification des points forts et des points faibles. Le Code général de la propriété publique impose un niveau élevé des détails.
2d) En quoi l’augmentation du taux de chlore est-elle une réponse adaptée durable ?
La seule réponse adaptée durable réside dans l’identification de la ou des sources de la pollution et de la modification de l’exposition à ce ou à ces risques.
3) LA CONFIANCE : rétablir la confiance des habitants qui continuent à boire de l'eau en bouteille à leur frais malgré la levée de l'alerte. Les citoyens demandent un droit de regard pour effectuer un double contrôle par la Mairie sur le résultat des analyses journalières à venir qui seront réalisées par la Métro. De cette manière, assurer une traçabilité et pouvoir anticiper une éventuelle dérive afin de pouvoir mettre en place le principe de précaution qui s’impose.
4) INDEMNISATION : annulation de la facture d'eau 2015 (jusqu'à la date de cet événement), ce qui est à ce stade un moindre mal au vu du préjudice subi.
8 points techniques extrêmement sérieux et techniques exposés par Mme Karine Maurinaux qui a été le lanceur d'alertes en la matière et qui est aujourd'hui la porte parole des près de 2 000 pétitionnaires.
Une alerte et une mobilisation citoyennes qui ont toujours été d'une grande tolérance et d'un réel souci d'intérêt général. Des qualités objectives qui conduisent à regretter qu'à ce jour des questions aussi naturelles soient toujours sans les réponses indispensables de la part d'une régie publique de gestion de l'eau.
Pour connaître l'ensemble du dossier dont les derniers chiffres du recensement sur les malades, cliquer sur le lien suivant : Vif pollution de l'eau