Donald Trump et "l'autre Amérique" ...
Deux débats récents méritent actuellement l'attention. D'une part, les médias ont-ils créé Donald Trump ? D'autre part, et si Donald Trump était d'abord le visage de "l'autre Amérique", celle dont on parle peu, souvent éloignée des capitales des deux côtes mais qui compte aussi voire beaucoup ?
Sur le premier sujet, c'est un débat de fond passionnant. Les "grandes plumes" s'interrogent publiquement sur le thème "avons-nous créé Trump ?". Et les intéressés font leur auto-critique. Par exemple pour le projet de "mur avec le Mexique", avons-nous posé les bonnes questions : est-ce que le mur est une réponse efficace ? Comment un Président américain peut-il contraindre le Mexique à le financer ? Et dans ce cas, quel calendrier ? Et si le Mexique refuse de le financer, quelles conséquences ? ...
Avec de telles questions, les faits se ré-invitent dans le débat. Et le débat change. Qui pourrait défendre en dehors de la politique qu'un problème peut être résolu si les faits sont ignorés ou mal posés ? Personne. Les faits doivent être considérés parce qu'ils sont la 1ère étape incontournable pour apporter des solutions.
Sur le second sujet, c'est un volet également très important. Les médias très présents dans les capitales de l'Est et de l'Ouest sous-estiment-ils "l'Amérique du centre" qu'elles connaissent moins ?
Et finalement "l'Amérique du centre" au sens géographique du terme est tout sauf "centriste". Elle est protectionniste, repliée sur elle-même, hostile à un pouvoir fédéral fort, très critique face à toute hausse d'impôts qu'elle considère comme destinée à alimenter les gaspillages de Washington, peu ouverte aux étrangers ... Bref, une Amérique finalement assez proche des thèmes mis en relief par ... Donald Trump.
Deux débats dont les évolutions montrent progressivement que le "phénomène Donald Trump" est moins inattendu qu'il n'y parait. Certes, il est toujours plus facile de "réécrire l'histoire" en ayant la connaissance de l'issue des divers épisodes. Mais cette prise de conscience change aussi les appréciations sur l'issue possible du scrutin de novembre 2016.
Donald Trump et la vraie disruption