Justin Trudeau ou comment rendre la vie publique désirable
Rien ne va. Les contestations se multiplient. Les scandales mijotent. Mais les rentiers de la politique ne s'en émeuvent pas. Pourvu qu'ils gardent leurs places, la vie publique peut toujours et encore se ... détériorer.
Or, à l'opposé de ce réflexe de caste en péril, tout devrait être mobilisé pour rendre désirable la vie publique locale, pour refuser de désespérer dans la politique.
Dans ce contexte, les radicalités explosent. Il y a une démocratie qui fait exception à ce climat : le Canada et Justin Trudeau.
Si les vies politiques traversent actuellement un redoutable hiver c'est d'abord qu'elles s'éloignent de repères de bon sens :
- face aux échecs, le monde politique "offre" une réaction étonnante : on ne change pas des équipes qui ... perdent. D'où un discrédit progressivement généralisé,
- aucune méthode ne s'attaque aux vrais problèmes dans les partis politiques classiques. Conséquence pratique : on continue comme si de rien n'était.
Ces deux décrochages face au bon sens élémentaire dans la "vie courante" creusent le fossé entre l'opinion et la politique.
Sur ce constat, Justin Trudeau a fait vivre des ruptures qui ont décrispé la politique canadienne.
1) Tout est dans la démocratie directe. En démocratie, on ne gagne jamais contre l'opinion. L'opinion a toujours raison. Donc il faut la ré-impliquer dans le processus de décision par de la démocratie directe permanente et non pas exclusivement électorale,
2) il faut réhabiliter le besoin de mouvement. Tous ceux qui acceptent l'immobilisme font du hors jeu culturel suicidaire collectivement dans l'actuelle mondialisation,
3) ce mouvement doit concilier des valeurs de droite comme de gauche, concilier la solidarité et l'efficacité, la protection et la liberté,
4) la transparence ne peut aujourd'hui impacter les structures privées davantage que les structures ... publiques. La démocratie directe accompagnera les avancées de transparence parce que la transparence crée de la confiance,
5) il faut restaurer des marqueurs fiables de résultats. Les chiffres ont perdu leur objectivité et les mots ont perdu leur sens. Impossible de continuer dans contexte.
Ce sont ces leviers qui font la force de Justin Trudeau et qui ont donné naissance à un "souffle apaisé" sur le Canada.
Il y a probablement matière à s'en inspirer dans d'autres démocraties occidentales.