Jon Favreau et le manque de professionnalisme de Donald Trump
Remarquable article de Jon Favreau sur le réseau social Medium au sujet de la campagne de Donald Trump. De quoi est-il question pour l'essentiel ? De l'interprétation à donner de l'actuelle chute de Donald Trump dans les sondages.
Jon Favreau a été l'un des artisans de la victoire de Barack Obama en 2008. Il était alors le rédacteur de ses discours.
Et à ce niveau, Jon Favreau a été capable de définir une nouvelle rhétorique très efficace. Il a construit un nouveau style comme Ted Sorensen avait pu le faire quelques décennies auparavant auprès de JFK.
Son opinion sur l'actuelle situation politique est donc celle d'un expert. Un expert certes engagé dans le camp des Démocrates mais d'abord d'un expert.
A quoi attribue-t-il l'actuel décrochage de Donald Trump ? Pour l'essentiel à un manque de professionnalisme dans la conduite de sa campagne et tout particulièrement de la Convention de Cleveland.
Rien n'a fonctionné en respectant des fondamentaux pour ce qui est le temps fort de l'exposition d'un candidat au début du sprint final.
L'objectif d'une Convention c'est d'unifier le parti et de donner une version efficace du candidat pour convaincre des indécis. Trump n'a ni cherché à unifier ni cherché à passer un quelconque message aux indécis. Il n'est même plus "l'outsider du monde des affaires avec des idées fraîches". Il est le candidat de "l'apocalypse".
Rien n'a été tenté pour le rendre plus sympathique, plus compétent, plus apte à être Président même pas la présentation de son parcours personnel dans la conduite de ses affaires.
C'est un décrochage irréel par rapport aux fondamentaux d'une campagne. Et dans la foulée de ce premier échec, il engage une polémique de plus contre la famille d'un soldat mort en Irak. Un soldat dont le parcours personnel comme celui de sa famille parlent aux Américains : il protégeait un collègue de classe victime d'intimidation, il enseignait la natation à des enfants handicapés ...
Dans la foulée d'une Convention aussi échouée, cette polémique devenait celle de trop.
C'est en effet la probable meilleure interprétation de l'actuelle situation : d'un coup Donald Trump était perçu pour tout ce qu'il n'était pas, ne respectait pas, n'avait plus qualité pour défendre.
Certes Jon Favreau reconnait que des rebonds sont possibles voire même probables. Mais il n'est pas sûr que ces rebonds corrigent cette image de fond ce qui pourrait conduire des Etats ( Arizona, Georgie) à passer chez Hillary Clinton alors même qu'ils ne l'ont pas été depuis des décennies.
C'est exact que sur cette période de fin juillet 2016, le "climat politique" a réellement changé.