Pierre de Villard et son livre sur la guerre des religions
Pierre de Villard vient de publier chez Edilivre un livre préfacé par Hervé Mariton qui pose une question de fond : la compatibilité d'une religion avec les fondements mêmes de la République française.
En effet, François Hollande a déclaré "la guerre" mais contre quoi ? Contre qui ? Comment une guerre peut-elle être gagnée sans réponse précise à ces deux questions ?
Sur ces deux questions, Pierre de Villard avec la rudesse d'un chef d'entreprise habitué à la vérité des chiffres apporte des réponses.
En réalité, le début du XXI ème siècle est marqué par un choc quasi-frontal désormais entre deux phénomènes totalement opposés.
D’un côté les religions catholique, protestante, judaïque qui non seulement ne cherchent plus à « évangéliser » mais qui surtout se sont accoutumées aux réfutations comme aux effets progressifs de la laïcisation de nos Etats.
D’un autre côté, l’islam qui maintient un sens du sacré sans contrepoids.
La carte religieuse de la planète connaît désormais des forces principales aux comportements antinomiques. La France connait ce choc de plein fouet.
Pour s’en tenir au catholicisme et à la France, en 1790, à la demande du religieux, Dom Gerle, fut discutée la question de reconnaître le catholicisme comme religion d’Etat.
Cette possibilité de reconnaissance fut repoussée. Cette date constitue une étape importante de la laïcisation de notre Etat.
La laïcisation, c’est la construction sur plusieurs siècles d’un Etat laïque parce qu’il renvoie à la marge ou au privé des traditions religieuses qu’il juge perturbatoires dans l’espace public qui doit être neutre.
Cet espace public est neutre parce qu’il traite à égalité les diverses traditions morales , philosophiques, religieuses qui constituent et qui inspirent la société dans sa diversité.
Cet Etat laïque est accueillant puisqu’il traite chacun à égalité.
Il est fécond puisqu’il admet que les références religieuses participent à l’héritage collectif au même titre que des valeurs philosophiques ou morales. Cet Etat laïque s’est construit sur « la religion de la sortie de la religion ».
Ce n’est pas parce que l’espace public n’est pas occupé par une religion particulière qu’il est un espace vide.
L’espace public est alors un espace de pluralisme. Ce pluralisme est conçu comme une richesse et comme une barrière contre des affrontements d’un autre temps.
Cet acquis doit être rappelé avec force. La construction de notre Etat laïque est une construction délicate qui a supposé des évolutions considérables et qui constitue une réelle réussite.
Chaque religion a compté ses « battants de la foi ».
Chaque religion a compté ses intransigeants.
La condition humaine a besoin de spiritualité. Mais cette spiritualité doit porter une philosophie de la liberté, de la tolérance et du respect d’autrui. Si cette spiritualité s’éloigne de tels repères, elle peut receler des formes redoutables de défis, de dangers, de violences.
Les rapports entre les religions et la violence sont loin de constituer un phénomène nouveau.
Bien au contraire, ces relations constituent une forme de permanence dans l’Histoire.
Albert Camus exprimait avec justesse cette situation dans le constat suivant « nous portons tous en nous nos bagnes, nos crimes et nos ravages. Mais notre tâche n’est pas de les déchaîner à travers le monde . Elle est de les combattre en nous-mêmes et dans les autres... ».
Le choc actuel résulte du fait que les sociétés occidentales se sont progressivement construites sur le refus de la violence. D’où le malaise qui naît devant la réapparition de cette même violence. Cette situation paraît nous renvoyer à des temps lointains que chacun souhaitait révolus.
A cette crainte s’ajoute le sentiment que la marge de manœuvre des gouvernements en Occident est très étroite. Ils doivent à la fois éviter le chantage qui ne ferait qu’accélérer un processus destructeur. Mais aussi il importe de refuser d’entrer dans une spirale répressive qui risquerait de provoquer des réactions en chaîne fragilisant les principes mêmes qui sont à la base de ces démocraties.
Par conséquent, cette forme de violence est très difficile à combattre.
Le livre de Pierre de Villard pose un diagnostic intransigeant avec les conséquences qui peuvent en résulter.
C'est pourquoi, sa lecture constitue un examen nécessaire.
Pour commander le livre de Pierre de Villard cliquer sur le lien suivant : Livre de Pierre de Villard
Editeur : Edilivre.
Prix public du livre : 12 € (version papier)
Prix public du livre (version numérique) : 1, 99 €.