Eau de Vif : le juge pénal arbitrera

C'est décidé. Vendredi soir, après une soirée particulièrement studieuse, l'association Contamination Eau Sud Agglo a été mandatée par une très large assemblée (entre 600 et 800 personnes) pour porter plainte au pénal.

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Le motif évoqué est particulièrement grave : "empoisonnement et mise en danger de la vie d'autrui".

Comment en arriver là ?

D'abord par l'ampleur de la crise sanitaire : 64 hospitalisations, des centaines de malades.

Ensuite, par la crise de confiance entre les consommateurs et les collectivités publiques. Ces dernières ont manifestement enchaîné erreur sur erreur : depuis le retard dans la reconnaissance de la crise à l'acceptation des facteurs manifestes en passant par les conditions de reconnaissance de l'ampleur de la crise donc des réparations à reconnaître. C'est un hors jeu permanent. A l'opposé de toute gestion sérieuse, transparente, de bonne foi ayant à coeur de traverser la crise et les réparations à côté des consommateurs.

Enfin, à ces erreurs lourdes qui ont cassé la confiance s'ajoutent des mesquineries incompréhensibles dans des épisodes irréels (une circulaire devient introuvable, des mesures de précaution ne sont pas prises, des analyses posent manifestement des questions sérieuses ...).

Ce sera donc au juge pénal d'arbitrer sur des volets très importants pour établir la chaîne des responsabilités et les conséquences des sanctions à rattacher.

Le dossier de l'eau de Vif est appelé à occuper beaucoup les attentions locales à mesure des comparutions des différents décideurs devant les juges d'instruction.

Il faut noter que la crise sanitaire s'est accompagnée d'une réelle crise de démocratie locale. Les circonstances ont mis en présence deux approches totalement opposées. D'un côté une association indépendante de consommateurs présidée par Madame Karine Maurinaux qui a su constituer une équipe de grande qualité désireuse de travailler le dossier le plus sérieusement possible en constituant un réel contre-pouvoir d'expertise.

Et en face des élus peu habitués à une telle approche. Des élus non désireux de changer totalement les habitudes fatalistes passées qui ne pouvaient plus être tolérées. Progressivement l'incompréhension s'est donc installée. Puis la défiance. Et maintenant le rappel aux responsabilités.

Sous cet angle, c'est une date qui comptera dans la démocratie locale parce que cette procédure est aussi l'affirmation d'un pouvoir citoyen indépendant qui entend être considéré, respecté et participer à la co-décision sur des bases claires et solides. Cet échec de démocratie locale est au moins aussi grave que la crise sanitaire du printemps 2016.

  • Publié le 16 octobre 2016

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