Donald Trump ou les visages évolutifs de la crise
En préalable, il importe de rappeler que la notion de crise est familière à la nature humaine. Tout notre fonctionnement collectif vise à prévenir les crises, les circonscrire, les maîtriser, les surmonter.
Ce sont des périodes où l’ordinaire cède le pas à l’exceptionnel. Depuis 2008, avec la crise financière, puis la crise économique, les démocraties occidentales sont entrées dans un cycle très dangereux.
La vraie crise démocratique est ouverte depuis début 2016 avec la fracture entre les élites politiques ou économiques et le peuple qui ne reconnaît plus la légitimité d’une classe dirigeante incapable de résoudre les problèmes.
Depuis cette date, ce n'est plus une crise dans le régime des démocraties occidentales mais une crise des démocraties occidentales.
Ce cycle a ouvert la crise de la représentation politique avec des étapes qui se sont ajoutées :
- crise de la participation avec une poussée significative des abstentions,
- perte de crédibilité du Parlement sans vrai pouvoir,
- crise des partis politiques qui ne recrutent plus,
- banalisation des scandales avec un sentiment croissant d’irresponsabilité,
- érosion considérable de la vraie assiette politique de chaque pouvoir,
...
Mais il y a un moment où cette chaîne d'échecs ouvre une crise systémique. Donald Trump est l'enfant de cette crise systémique. Cette étape de la crise systémique sera à l'origine de bien d'autres surprises que celle des Etats-Unis.