Carl Icahn ou la dé-réglementation sans limite ?
Ronald Reagan avait son théoricien de la dé-réglementation : David Stockman. Reagan l'avait promu Directeur du Budget. Donald Trump va avoir un théoricien inattendu : Carl Icahn.
Carl Icahn est un redoutable dialecticien. C'est par le discours qu'il a mené ses premières OPA. Lors des Assemblées Générales d'actionnaires, Carl Icahn mobilisait toute l'Assemblée contre les dirigeants sortants et avec un succès considérable. Il y avait certes des données financières, des chiffres dont les dépenses somptuaires reprochées aux dirigeants sortants mais la dialectique allait bien au-delà notamment sur le respect des actionnaires dont les plus petits.
L'une des scènes fortes de Wall Street (1), c'est l'Assemblée générale de la Bluestar Airlines. Une scène directement inspirée de l'OPA de Carl Icahn sur la TWA. Presque mot à mot. Issu d’une famille juive du quartiers de Queens à New-York, fils unique d’une institutrice et d’un chanteur de synagogue, Carl Icahn a étudié la philosophie à Princeton puis la médecine
à l’université de New-York.
Toute sa formation l'éloigne de la finance au sens technique du terme. Ses débuts vont d'ailleurs être très délicats dans la finance puisqu'il va perdre tellement d'argent qu'il sera obligé de revenir vivre chez ses ... parents.
Mais Carl Icahn va vite se refaire. Et il va se refaire sur une niche : les entreprises sous-évaluées pour cause d'immobilisme en défendant la cause des petits actionnaires. Plus les petits actionnaires allaient gagner dans le nouveau positionnement de l'entreprise plus les gros actionnaires gagneraient aussi dont Carl Icahn. Mais la cause du grand nombre est plus facile à plaider que celle du raider solitaire ...
Avec Carl Icahn, l'interrogation réside dans les conditions de dé-réglementation. Existera-t-il encore des limites ?