Le Parti Socialiste français peut-il mourir ?
C'est un sujet tabou dans la vie politique française : la mort d'un parti politique est-elle possible ? Pour répondre à cette question, il importe d'apporter trois précisions indispensables.
D'abord, que signifie le mot "mourir" pour un parti politique ? C'est la disparition de la représentation politique autonome d'un corps de pensée. Sous cette approche, le Parti Radical de la IV ème République est mort. Sous la Vème République, le PCF est mort. De même pour le MODEM comme continuité de l'UDF. Ces composantes ne vivent que comme satellites autorisées par des autres partis. Il n'y a plus de participation autonome comme axe central national d'une force politique.
Ensuite, un parti mort peut-il ressusciter ? A ce jour, ce n'est jamais arrivé. Il y a un cycle de la marginalisation dont il parait impossible de sortir pour de multiples raisons dont le dispositif français de financement public des partis politiques. A un moment donné, la spirale de la dépendance est engagée et elle parait sans retour.
Enfin, le vrai rendez-vous d'un parti politique c'est la présidentielle. Sans présidentiable en position de gagner, un parti politique est très fragilisé. Le PCF n'est pas en état de présenter un candidat en 2017. De même pour les radicaux. Probablement de même pour le Modem. Il est certain que le PS ne peut que difficilement survivre à la présidentielle 2017 s'il est vidé de son courant réformiste par En Marche ! et de son courant protestataire par Jean Luc Mélenchon. C'est donc bien un rendez-vous historique sous cet angle là.