Benoît Hamon et le défi de la nouvelle génération conquérante
Benoît Hamon est confronté au défi de l’ensemble de la nouvelle génération du PS : comment représenter la relève conquérante ? Il est jeune. Il se doit de rassembler. Il lui faut surtout bâtir son caractère perçu par l’opinion comme la définition de son tempérament comme celle de la vision prospective de son projet.
En dehors d'Emmanuel Macron sur un autre créneau, cette génération de la gauche de la gauche ne parvient pas à faire identifier sa valeur ajoutée. Ils semblent se préoccuper de la gestion du passé, de la dénonciation des erreurs. Par ce lien, ils semblent immédiatement contaminés par leurs aînés et ne plus échapper aux réflexes que l’opinion tolère de moins en moins bien. Par cette identification, ils deviennent vieux avant même d’avoir existé. Or l’opinion attend du neuf. Elle attend du «hors norme». Elle attend du «hors hiérarchie». Dès leur lancement, cette génération ne respecte pas les attentes de l’opinion. Elle ne donne pas du «hors norme» puisqu’elle participe aux débats habituels. Elle ne donne pas du « hors hiérarchie » puisque cette génération contribue directement à la composition ou à la détestation des majorités internes. Par ces pratiques, cette génération s’écarte des attitudes innovantes attendues et elle donne le sentiment de refuser d’être unique. Elle se fond dans un moule socialiste qu’elle dénonce mais ne casse pas. Avec ce constat, la jeune génération PS passe à côté de son positionnement. Le positionnement d’un leader politique, c’est d’abord lui-même : sa volonté, sa personnalité, sa capacité à faire. Le rôle de la communication, c’est de donner toute sa force à cette vérité ancrée dans la réalité de la personnalité de l’intéressé.
C’est de la faire vivre et de la faire grandir à chaque étape. C’est de la faire partager par le plus grand nombre. Comme cette nouvelle génération passe à côté du socle qui est la création de tempéraments hors norme et hors hiérarchie ; elle se prive de toute communication efficace. Progressivement, au lieu d’incarner des alternatives c'est-à-dire d’être la clé de ce que peut représenter un «nouveau demain», ces leaders se fondent dans un passé dépourvu de toute séduction pour l’opinion.
Cette nouvelle génération dénonce les faillites assurées d’un système sans prendre des actes concrets pour changer ce déterminisme ; ce qui conduit à une forme de désarroi généralisé devant l’absurde. Qu’est ce que l’absurde : ce à quoi il ne peut être donné de sens. C’est être prisonnier de phénomène sans fondement ni finalité. Cette jeune génération vit des poussées de révolte contre l’absurde avec des tentatives de réaffirmations ponctuelles de certains sujets. Mais dans cette quête du sens aucun d’entre eux n’offre de solution pratique par l’affirmation d’une réelle liberté, par l’affirmation d’une nouvelle éthique au sein du PS … S’il y a crise, elle naît dans ce constat de blocage car aucun autre destin ne se dégage. Le destin est l’accomplissement de l’être personnel comme de l’être social lié aux autres. Personne ne dégage cette transcendance qui conditionne probablement la résurrection du PS actuellement. C'est tout le rendez-vous réel de Benoit Hamon avec la présidentielle 2017.