Voiron (Isère) ou la réussite des territoires d'équilibre
La revue de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Grenoble ne s'y trompe pas. Dans son dernier numéro, elle consacre un long reportage à Voiron (Isère). C'est le succès des territoires d'équilibre.
La mode est à la dénonciation des sondages. Et pourtant, il y a des sondages qui en disent long sur les attentes des Français. 46 % des ménages français préfèrent habiter dans une commune rurale et ce pourcentage grimpe à 61 % pour les travailleurs indépendants. Ils sont 37 % à déclarer souhaiter résider dans une ville de taille moyenne, révèle un sondage Cafpi/Ifop sur les « Français et l'accession à la propriété ». Et seuls 17 % des sondés disent vouloir vivre dans une grande agglomération. Avec parmi les plus « urbains », ceux dont la situation économique est la plus favorable (36 %), qui comptent 1 personne dans le foyer (28 %) et les cadres supérieurs (28 %).
Le Voironnais, c'est l'exemple emblématique du succès de ces territoires à dimension humaine où la ville moyenne est le pôle d'attractivité avec tout un tissu complémentaire de petites villes à proximité.
Le dynamisme économique du Voironnais est une composante forte de l'Histoire de l'Isère. King Jouet de la famille Gueydon est une réussite ancienne de dimension désormais internationale.
Mais depuis 2014, Julien Polat, le jeune Maire de Voiron, a été capable de donner une dimension nouvelle à Voiron et au Voironnais. L'image d'un territoire qui vit les valeurs perdues de l'agglomération grenobloise et qui font les échecs forts de la Métro. Symboliquement d'ailleurs, ce transfert a été opéré notamment par l'accueil du Festival International du Cirque produit par Guy Chanal, écarté de Grenoble dans des conditions d'un sectarisme qui a constitué l'une des premières fautes majeures de la nouvelle équipe municipale de Grenoble. Et à Voiron, ce Festival International du Cirque a connu un succès bien au-delà des réussites déjà majeures sur Grenoble.
Il y a de la "sagesse de gestion" dans le Voironnais qui contraste avec la violence permanente de la turbulente agglomération grenobloise qui cède sur chaque sujet à des polémiques incessantes d'ailleurs totalement stériles dans la durée.
Il y a de la "sécurité apaisante" dans le Voironnais quand dans l'agglomération grenobloise l'insécurité est la voisine obligée permanente maintenant dans n'importe quel quartier ou dans n'importe quelle Commune de la Métro.
Il y a surtout de l'efficacité quand dans la Métro, en dehors des festivals onéreux ou des manifestations festives très typées, il est difficile de trouver des avancées concrètes réalisées sur des dossiers majeurs.
C'est le contraste du succès des territoires d'équilibre face à la métropolisation qui détruit les identités communales sans les remplacer par un quelconque sentiment d'appartenance à une nouvelle communauté territoriale perçue et surtout ressentie par les habitants. Une leçon à méditer à mi-mandat au moment où dans la métropole grenobloise les contestations commencent à faire souffler un réel vent de désapprobation.