Elizabeth Warren et la nouvelle donne
La présidence Trump est en train de considérablement modifier la donne politique américaine. Elle mobilise l'électorat démocrate dans des conditions inhabituelles et suscite des désirs de candidatures très radicales pour 2020. Des combattants pour aller à la bataille contre lui. Et l'un de ces combattants peut être Elizabeth Warren.
Elizabeth Warren appartient à la "génération sacrifiée" de la présidentielle 2016. En dehors de Bernie Sanders, aucun autre leader potentiel n'a eu le courage politique de défier Hillary Clinton tout en ayant conscience des risques collectifs encourus par hypothèse de rejet des Clinton. Et les Clinton montrent toute l'incompréhension qui est la leur.
Hillary Clinton a livré hier mardi son interprétation de sa défaite face à Donald Trump, accusant le directeur du FBI James Comey, Vladimir Poutine et Wikileaks de lui avoir volé une victoire quasi acquise. «J'étais sur le chemin de la victoire jusqu'à ce que la lettre de Jim Comey le 28 octobre et le Wikileaks russe créent le doute dans la tête des gens qui penchaient en ma faveur, et qui ont fini par prendre peur», a déclaré l'ancienne candidate à New York, interrogée par une journaliste lors d'un événement de l'ONG Women for Women International. C'est la première fois qu'elle expliquait en longueur son interprétation du résultat de l'élection. «La raison pour laquelle nous avons perdu se trouve dans les événements des dix derniers jours de la campagne, a-t-elle poursuivi, martelant que le vote anticipé, les sondages et les remontées de terrain la montraient gagnante jusqu'à fin octobre. «Quand vous regardez mon adversaire et les déclarations de sa campagne, ils se sont assez coordonnés avec les objectifs du leader dont je tairai le nom», a-t-elle dit, sans aller jusqu'à directement accuser Trump et Poutine de collusion. «J'ai gagné trois millions de voix de plus que mon adversaire»a aussi précisé Hillary Clinton. Les Républicains ont résumé : «ce n'est jamais de sa faute». Toute la tradition des Clinton est résumée dans ce constat.
Pour 2020, les Démocrates vont vivre l'abondance de candidatures. Et il n'est désormais plus du tout à exclure qu'Elizabeth Warren soit l'une d'entre elles.