Emmanuel Macron et le retour de la "légende Kennedy"
Il y a 49 ans, le 8 juin 1968, Robert Kennedy était enterré près de son frère John au cimetière national d'Arlington. C'était la fin de la "dernière campagne". Près de 50 ans après l'enterrement du "second frère" emblématique directement associé au parcours de John Kennedy, un pays aussi américanophobe que la France fait référence à "la légende Kennedy" pour évoquer l'intronisation de son jeune Président Emmanuel Macron. De quoi s'interroger sérieusement sur le socle aussi durable de cette référence.
C'est le retour en force des leaders de charme. Ils sont jeunes, séduisants, vont vite, bougent beaucoup et dégagent le sentiment de donner de la vitamine à leur pays. D'un coup. Sans rationalité mais avec efficacité.
C'est d'abord un effet d'image mais bien au-delà. Car l'image fait bouger des frontières invisibles dont la mentalité collective. D'un coup, par l'effet d'un nouveau Président, un pays trouve une nouvelle jeunesse. Un dynamisme caché. Il redevient le jeune qu'il n'avait cessé d'être.
De façon étonnante, cette psychologie collective apparaît souvent au moment de crises. Comme si l'opinion faisait confiance au dynamisme de la jeunesse pour donner le souffle du rebond face à la crise. Ce fut le cas tout particulièrement lors du 1er choc pétrolier des années 70. VGE, Trudeau, Schmidt ... sont des jeunes présidents à cette époque. Gary Hart va tenter le coup aux Etats-Unis. Il connait une percée fulgurante mais les médias ont un rapport différent avec la vie privée des candidats ce qui l'emporte.
Une période bien surprenante qui est engagée.