Justin Trudeau et le vrai défi : comment faire aimer la politique
Deux leaders occidentaux vont occuper un espace particulier dans les prochains mois : Barack Obama et Justin Trudeau. Le premier, avec sa fondation, va délivrer la "bonne parole" en qualité de "grand témoin" ayant à coeur de lever une nouvelle génération désireuse de s'engager. Mais le second est aux responsabilités. C'est donc à lui que revient le défi de réconcilier gouvernance et capacité à faire aimer la politique.
Emmanuel Macron peut s'inscrire dans cette short list. Mais il a une interrogation à dissiper : la capacité de sa majorité parlementaire à vivre à l'heure de son Président. On le voit avec l'installation du Gouvernement et la multiplication des affaires. La France n'est-elle pas entrée dans une succession durable de scandales intérieurs fragilisant la capacité à une forte audience internationale ? Et si de surcroît, la rentrée devait être celle des conflits sociaux durs ... Ces deux interrogations pèsent sur la capacité à faire vivre un exemple reconnu sur le plan international.
A la différence, Justin Trudeau est dans une logique de gouvernance intérieure efficace. Allégé de cette contrainte, il peut donc prendre des initiatives internationales fortes. Il procède d'ailleurs avec prudence. Il suffit que Trump connaisse une chute significative dans les sondages et l'engagement des élections intermédiaires 2018 sonnera l'heure du sauve qui peut dans les rangs républicains. La dissidence dans la majorité parlementaire deviendra alors la règle. Avec un voisin affaibli, Justin Trudeau deviendra la référence. C'est un enjeu international considérable car les démocraties occidentales sont actuellement très affaiblies faute de leadership visible d'une ou deux personnalité(s) ayant vocation à donner un souffle international.